Au secours de Gentilly-2

De gauche à droite, Richard Perron, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Bécancour, Denis Gamache, président de la Chambre de commerce et d'industries de Trois-Rivières,  Maurice Richard, maire de Bécancour, la ministre Julie Boulet et le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque.

La Chambre de commerce et d'industrie de Bécancour, la Chambre de commerce et d'industries de Trois-Rivières ainsi que le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque et celui de Bécancour, Maurice Richard, ont uni leurs voix, mardi matin, pour demander le renouvellement du permis d'exploitation de la centrale nucléaire Gentilly-2.


Le gouvernement du Québec et Hydro-Québec, disent-ils, doivent respecter leur engagement au sujet de la réfection de la centrale.

Cette sortie survient alors que des audiences publiques sont prévues les 13 et 14 avril, à Bécancour, par la Commission canadienne de sûreté nucléaire concernant le renouvellement du permis d'exploitation de la centrale nucléaire et l'aménagement d'installations de gestion des déchets radioactifs.



Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, qui appuie cette demande, n'a pas caché, mardi, que les graves problèmes nucléaires que connait le Japon actuellement à la suite du tremblement de terre et du tsunami, ne sont pas étrangers au plaidoyer qui s'est tenu, mardi matin, en faveur du maintient de Gentilly-2.

«On est ici parce qu'il y a eu un événement triste, malheureux au Japon», a-t-il dit. «Il y a eu 25 000 morts», mais «ce n'est pas la centrale nucléaire qui a causé ces pertes de vies-là. C'est le tsunami. Si on n'avait pas eu cet événement-là, je pense qu'on ne serait pas ici, en train de défendre quelque chose qui a déjà été défendu», a-t-il plaidé.

Le président d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, a indiqué la semaine dernière qu'Hydro-Québec est en train d'étudier divers scénarios, y compris le déclassement de la centrale de Bécancour, un sujet qui cause d'ailleurs des remous à l'Assemblée nationale.

Mardi, les deux chambres de commerce étaient appuyées dans leur démarche par le préfet de la MRC de Nicolet-Yamaska, Alain Drouin, les CLD, la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, l'Université du Québec à Trois-Rivières, les Conférences régionales des élus, la SADC de Nicolet-Bécancour, la Commission scolaire La Riveraine ainsi que des fournisseurs locaux, des syndicats, des sous-traitants et entrepreneurs des deux régions.



La ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale et ministre de la région, Julie Boulet, prenait également part à cette conférence de presse.

Richard Perron, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Bécancour, qui a pris l'initiative de regrouper le maximum d'intervenants pour l'occasion, rappelle que Gentilly-2 génère des retombées économiques de 100 millions $ pour la région, représente 800 emplois de qualité et bien rémunérés et crée 2400 emplois indirects. «C'est le deuxième employeur industriel sur le territoire de la MRC de Bécancour», dit-il.

«Nous partageons le même espace économique», a fait valoir pour sa part le président de la Chambre de commerce de Trois-Rivières, Denis Gamache. «Le Centre-du-Québec et la Mauricie ne peuvent se permettre de perdre un moteur économique tel que Gentilly-2», dit-il.

Les employés de Gentilly- 2, renchérit Richard Perron, «achètent leurs biens et services à Gentilly, à Trois-Rivières, à Nicolet. Ils font leur épicerie dans notre coin. Ils vont au restaurant dans nos villes et villages, ils déposent leur argent ici, achètent leur maison ici», fait-il valoir.

Une telle entreprise aide aussi à contrer l'exode des jeunes, a des impacts sur le marché immobilier, sur les institutions d'enseignement, sur l'achalandage dans les restaurants et dans les services hôteliers de la région.

«Le débat a déjà eu lieu en 2006. Les décisions ont déjà été rendues», rappelle Denis Gamache. Le gouvernement du Québec, estime-t-il, doit donc tenir parole et passer aux actes.