«Je voyais que l'on disait que le jeune était toujours en retrait, qu'il était refermé sur lui. Quand c'était le temps d'être en équipe avec quelqu'un d'autre, il était toujours tout seul. Quand venait le temps de faire une équipe de ballon, il n'était jamais choisi», souligne Caroline Lachance en ajoutant que David Fortin vivait exactement la même situation.
La mère de l'adolescent d'Alma disparu le 10 février 2009 espère maintenant que le garçon de 12 ans qui s'est réfugié dans un arbre à Trois-Rivières avant-hier saura trouver l'écoute nécessaire auprès de sa famille d'accueil. De même, Caroline Lachance espère que les commissions scolaires sauront être plus actives dans la lutte à l'intimidation.
Pour Caroline Lachance, la disparition de David Fortin a constitué une dénonciation radicale de l'intimidation en milieu scolaire et la mère de l'adolescent entend continuer à combattre le phénomène.
«Le fait que David soit parti a sensibilisé beaucoup de gens. [...] David a su dénoncer [l'intimidation], peut-être d'une mauvaise façon.» Aussi, entend-elle continuer sa lutte, car il s'agit pour Caroline Lachance de dire «que David était victime et qu'il faut continuer à dénoncer l'intimidation».
Or, indique Mme Lachance, les exercices de sensibilisation doivent être mis en place avant que ne surviennent des événements dramatiques tels que la disparition son fils.
«Ça bouleverse une vie. On a de la difficulté à reprendre goût à la vie. Il nous manque quelque chose. Et tant que l'on n'aura pas retrouvé notre enfant, on aura toujours de la difficulté. Il ne faut pas se le cacher, c'est invivable. Tu ne sais pas où il est. Tu ne sais pas ce qui s'est passé», raconte-t-elle.
L'intimidation, dit Mme Lachance, est un phénomène qui commence bien avant l'entrée à l'école et qui peut se poursuivre jusqu'en milieu de travail si aucune action n'est posée. «Ça commence dans la rue comme ça finit très tard. Il y a des gens qui en sont victimes à l'école et qui vont en être victime, d'une autre façon, en milieu de travail», soutient Caroline Lachance.
L'isolement dans lequel sont placés les jeunes intimidés compte au nombre des facteurs qui font que ceux-ci ne peuvent partager la violence dont ils sont l'objet, croit Mme Lachance. «Mais pourquoi se tait-on? On se tait parce que l'on a peur d'être intimidé par les autres. Si seulement les jeunes qui se font intimider avaient un seul véritable ami, probablement qu'il y aurait beaucoup moins d'intimidation.»
En février dernier, deux ans après la disparition de l'adolescent, Enfant-retour avait diffusé une photo de David Fortin où il apparaissait vieilli numériquement.
Depuis, aucun développement notable n'a été communiqué à la famille, indique Mme Lachance. En deux ans, différentes informations ont mené la police et les proches de David Fortin à mener des recherches en Mauricie et à Montréal notamment.