Procureurs: aucun gain de personnel dans la région

Les procureurs aux poursuites criminelles et pénales de la région ont tenu une manifestation symbolique, mardi, en guise de mécontentement contre leur retour forcé au travail il y a un mois.

Même si Québec annonce la création de 160 nouveaux postes au sein de la Direction des poursuites criminelles et pénales et une majoration des heures de travail rémunérées pour certains procureurs, la région ne fait aucun gain.


«Selon la déduction que nous en faisons, il n'y a pas d'ajout de personnel de notre côté. On va accorder la permanence à certains postes contractuels dont cinq à Trois-Rivières mais il n'y aura pas de nouveaux procureurs», a précisé Me Benoît Larouche, délégué syndical de la région pour l'Association des procureurs aux poursuites criminelles et pénales du Québec.

Notons que la région compte présentement 12 procureurs à Trois-Rivières, quatre à Shawinigan et quatre autres à Victoriaville. Pour alléger le fardeau de travail et offrir un service de qualité à la population, il faudrait environ cinq nouveaux procureurs.

Quant au temps supplémentaire qui serait désormais payé, 200 sur 450 procureurs du Québec pourront se prévaloir de cette nouvelle mesure. Dans la région par contre, rare sont ceux qui pourront réclamer leurs heures supplémentaires.

«Il sera surtout accordé aux procureurs qui travaillent sur les équipes spécialisées (comme la lutte aux produits de la criminalité) ou aux procureurs conseils qui travaillent de nuit et les fins de semaine», a ajouté Me Larouche.

Au cours du dernier mois, les procureurs ont d'ailleurs pris soin de comptabiliser leur temps supplémentaire. «Nous l'avons réclamé mais nous n'avons pas été payés. Nous allons devoir déposer un avis de mésentente ou carrément arrêter d'en faire», a précisé Me Larouche.

La déception est vive, d'autant plus que les procureurs n'ont toujours pas digéré la loi spéciale qui a forcé leur retour au travail le 22 février. Mardi, à 13 h, pour marquer symboliquement leur mécontentement, une dizaine de procureurs ont fait une marche silencieuse pendant une quinzaine de minutes dans les corridors du palais de justice de Trois-Rivières.

«L'ambiance de travail est désastreuse, catastrophique. Certains procureurs ont dû prendre des vacances, d'autres des congés de maladie. La charge de travail est énorme. En plus, nous devons composer avec tous les dossiers qui ont été reportés. Nous vivons en quelque sorte le tsunami de la grève et c'est clair que les délais vont continuer à augmenter», a-t-il déploré.