Le directeur général de la Cité de l'Énergie, Robert Trudel, l'a confirmé mardi matin, dans le cadre de la visite de la ministre du Tourisme, Nicole Ménard. Cette dernière accorde une subvention de 200 000 $ pour cette initiative, une somme qui provient du Programme d'aide stratégique aux projets touristiques.
Le Musée du Canada dans le monde, une exposition d'abord connue sous l'appellation «Les cadeaux du monde de Jean Chrétien», fait partie des priorités de la Cité de l'énergie depuis de nombreuses années.
En plus du volet qui expliquera le rôle joué par le Canada sur la scène internationale, un auditorium de 150 places est prévu. Des conférences y seront présentées, grâce notamment à une association avec la Chaire de recherche du Canada en politique étrangère et de défense canadiennes de l'Université du Québec à Montréal. La création d'un centre de documentation est aussi envisagée.
Tout ce concept est prévu dans le bâtiment AL-3 d'Espace Shawinigan, actuellement utilisé comme entrepôt.
Au printemps 2008, M. Trudel annonçait la réalisation de ce projet pour 2010. À l'automne 2009, un peu dépassé par l'ampleur que prenait cette aventure, le directeur général visait dorénavant 2011. Prévu en juin, Le Musée du Canada dans le monde n'ouvrira pas encore ses portes avant l'an prochain.
M. Trudel jongle avec cet autre report depuis quelques mois et jeudi dernier, alors qu'il participait au Mondial du tourisme à Paris, il a convenu qu'il valait mieux se donner encore du temps.
«C'était prévu pour 2011, mais ça a été beaucoup plus long pour attacher l'argent», commente-t-il.
«C'est de plus en plus difficile d'obtenir des sommes au gouvernement. Que ce soit au municipal, au provincial, au fédéral, partout, l'argent est de plus en plus rare. Il faut perfectionner nos dossiers, être tenace et augmenter notre mise de fonds.»
Le contexte politique à Ottawa ne favorise pas les réponses rapides. M. Trudel comptait sur le gouvernement fédéral pour s'inscrire comme partenaire, mais les possibilités d'élections ralentissent l'analyse du dossier. Si les partis d'opposition s'unissent pour défaire le budget présenté hier, il craint qu'un autre report devienne nécessaire.
«Ça peut avoir comme conséquence de retarder le projet d'un an ou deux», confie-t-il. «Quand on change de ministre, les sous-ministres changent, les analystes changent. Au lieu d'être en 2012, ça pourrait donc être en 2013 ou 2014.»
En fait, ce projet, estimé à quatre millions $, sera sans doute divisé en deux phases pour améliorer ses chances de réalisation.
«En 2012, on pourrait faire la partie la plus attirante pour le public, soit le musée comme tel. La question du centre d'information et de recherche pourrait être repoussée.»
M. Trudel estime cette première phase à 2,5 millions $ et il souhaite la lancer en juin 2012. Lors de l'annonce d'hier, Mme Ménard a parlé de la création de seize emplois et de revenus supplémentaires anticipés de 600 000 $ grâce à ce projet.
Un intéressant ajout à l'offre régionale, prévoit André Nollet, directeur général de Tourisme Mauricie. «Pour la Cité de l'énergie, c'est important de sentir l'appui du gouvernement du Québec pour continuer», mentionne Roland Désaulniers, président du conseil d'administration. «En région, ce n'est pas évident. Ce support nous permet de nous renouveler.»
Notons que le gouvernement a également annoncé une subvention de 30 000$ pour améliorer les équipements scéniques du spectacle Éclyps, qui vivra un dernier été à Shawinigan en 2011.
«J'ai toujours dit que la Mauricie devait diversifier son économie», rappelle la ministre responsable de la région, Julie Boulet. «La Cité de l'énergie est un levier extraordinaire. C'est difficile de dire non à M. Trudel quand il présente un projet, car c'est toujours bien structuré.»