Trois ans plus tard et... toujours seul en classe

Étudiant au Cégep de Trois-Rivières, Vincent Marcotte a suivi la quasi totalité de ses cours de concentration au Centre intégré en pâtes et papiers (CIPP) situé sur le campus de l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Comme il s'y attendait, Vincent Marcotte se retrouvera fin seul, dans quelques semaines, à figurer sur la photo de sa promotion. Le jeune homme de 20 ans s'apprête à compléter sa formation en technologies des pâtes et papiers.


Depuis trois ans, il a été l'unique étudiant dans la classe. Aujourd'hui, Vincent se dit fin prêt pour le marché du travail qui, espère-t-il, lui ouvrira toutes grandes ses portes.

Ce n'est pas aujourd'hui qu'il va commencer à s'en faire avec cette crise dans l'industrie papetière qui a débuté bien avant son admission au programme, en septembre 2008.



«Je suis optimiste. À Trois-Rivières, c'est le papier journal qui marchait gros dans le temps, mais le papier journal a pris un méchant coup, ça ne remontera pas. On est rendu là avec Internet. Mais tout ce qui est papier hygiénique, cartons et papier d'emballage, ça ne peut faire qu'augmenter. Il y a des investissements qui se font. Il faut juste se retrouver dans une usine comme ça, qui n'est pas à risque», analyse le jeune homme qui travaille présentement à temps partiel au sein de l'entreprise Cascades, à Kingsey Falls.

Ouvert à toute bonne offre d'emploi, Vincent Marcotte ne cache pas cependant qu'il songe également à poursuivre ses études à l'université, en génie chimique. Les prochaines semaines seront déterminantes.

En attendant, il se contente de sourire lorsqu'on lui parle de ce bal des finissants qui peut difficilement s'organiser lorsqu'on est le seul étudiant de sa cohorte.

«Je vais sûrement inviter quelques profs à aller prendre une bière», laisse entendre Vincent qui dit avoir développé une belle complicité avec certains d'entre eux, dont Jean-Patrice Lamothe et Mustapha Lounas.



«On se parlait parfois de ce qu'on vivait en dehors de l'école. J'ai appris à connaître les trois enfants de Mustapha qui me parlait aussi de ses problèmes de char!», raconte en riant l'étudiant qui a pu compter sur des enseignants compréhensifs, heureux de transmettre leurs connaissances au seul étudiant présent en face d'eux.

«C'est sûr que je devais être plus concentré. Je ne me serais pas vu en train de dormir dans un cours», souligne Vincent qui a apprécié de son côté que ses professeurs fassent preuve d'une bonne humeur constante, mais qu'ils répondent instantanément, surtout, à chacune de ses questions.

Certains jours par contre, Vincent aurait bien aimé se retrouver avec d'autres étudiants, notamment lorsque les travaux exigeaient de manipuler des équipements en équipe. Des techniciens du Centre intégré en pâtes et papiers lui ont alors prêté main-forte.

Le garçon de 20 ans originaire de Gentilly a réussi à maintenir une moyenne de 80 % tout au long de sa formation, avec une pointe de 90 % depuis les deux dernières sessions.

«Ça a passé vite», répond Vincent lorsqu'on lui demande de résumer ses trois années à bénéficier de cours privés. Jamais il n'a été tenté d'abandonner, faute de pouvoir compter sur des compagnons de classe pour rester motivé.

Fier, malgré tout, d'être le seul finissant de sa cohorte, Vincent Marcotte reconnaît que cette particularité se glisse bien dans les lettres de présentation qu'il a adressées à d'éventuels employeurs. Au dire du finissant, ils sont curieux d'en apprendre davantage sur ce candidat qui sait s'adapter à toutes les situations.