Parce qu'il soutient détenir de nouvelles preuves, il a en effet entrepris des démarches auprès de son ordre professionnel pour obtenir le droit de rouvrir les enquêtes disciplinaires le concernant. Il a déjà déposé une requête officielle devant le comité de discipline dans la cause concernant ses propos sur les Noirs et son apparition dans l'émission Les Bougon.
Des requêtes semblables sont sur le point d'être faites pour les deux autres causes dans lesquelles il a été reconnu coupable, soit celles des mégadoses de neuroleptiques administrés à des adultes et à des enfants. Notons que si elles sont accordées, ces requêtes lui donneraient uniquement le droit de soumettre les nouvelles preuves au comité de discipline.
Les décisions sur sanctions n'ayant pas encore été rendues (elles font toujours l'objet de délibéré), le controversé psychiatre fait face actuellement à une limitation provisoire qui lui interdit de pratiquer auprès des enfants.
Il est également soumis à un mode de surveillance afin d'encadrer sa pratique auprès des adultes soumis à de hautes doses d'antipsychotiques. Celui-ci lui interdit entre autres le droit de prescrire des antipsychotiques de façon concomitante.
Or, il semble que l'un des psychiatres qui avait témoigné contre lui à l'un de ses procès aurait lui-même prescrit trois antipsychotiques à une même patiente, dont la clozapine.
«Ce médicament est extrêmement dangereux. Il comporte de nombreux risques pour la santé; jamais je ne vais l'utiliser. Il est loin d'être le médicament miracle que certains prétendent. Or, ce psychiatre de l'Hôpital Douglas se permet de le prescrire, jouxté avec deux autres antipsychotiques et ensuite, il vient témoigner contre moi et ce, afin de soutenir la folie du syndic. Eh bien, ça me rend furieux!», a-t-il dénoncé.
En guise de précision, il explique qu'une patiente traitée par ledit psychiatre avec la clozapine a été référée à son bureau dernièrement. «Son mari était grandement insatisfait des traitements qu'elle avait. En plus, son psychiatre voulait obtenir une ordonnance d'électrochocs et ce, contre son gré. On voulait donc l'opinion et la protection de Mailloux», a-t-il ajouté.
Comme autres nouvelles preuves, il entend aussi déposer les récents jugements de la Cour suprême du Canada et de la Cour suprême des États-Unis sur la liberté d'expression. «Pour la première fois depuis 11 ans, je dirais que ça sent bon mais je n'ose pas trop m'emballer», a-t-il ajouté.
Rappelons en terminant que les trois comités de discipline qui ont présidé les procès de Pierre Mailloux sont toujours en délibéré sur les sanctions.
Le psychiatre fait face à deux possibilités de radiation d'une année, d'une autre de trois mois et à des amendes totalisant 60 000 $ environ. Le syndic du Collège des médecins a également demandé à ce que sa limitation de pratique auprès des enfants et des adolescents deviennent permanente.
Il a été reconnu coupable d'avoir dérogé à son Code des professions à une trentaine de reprises notamment en prescrivant des hautes doses de neuroleptiques et d'antipsychotiques à des patients adultes, à des adolescents à des enfants, d'avoir tenu des propos inappropriés à la radio et à Tout le monde en parle, d'avoir porté atteinte à la dignité de la profession en participant à l'émission Les Bougon et d'avoir dénigré une psychologue.