Une équipe du Groupe de recherche en oncologie et endocrinologie moléculaire (GROEM) formée des professeurs Céline Van Themsche, Éric Asselin et Carlos Reyes Moreno ainsi que le titulaire de la Chaire de recherche industrielle en environnement-biotechnologie-Fondation de l'UQTR, Simon Barnabé, se partagent ces importants investissements.
Les sommes permettront notamment l'achat d'équipements qui viendront «hausser la cadence, la qualité et la compétitivité des réalisations communes de notre groupe dès maintenant», a fait valoir hier la professeure Van Themsche.
Pour le professeur Simon Barnabé, ces sommes annoncent la mise sur pied du nouveau et tout premier Laboratoire de fractionnement réactif de matériaux lignocellulosiques.
En terme simples, c'est que les feuilles de maïs, l'écorce des arbres, les bûchettes et autres résidus de fermes ou de parterres de coupes peuvent être transformés en produits pharmaceutiques ou nutraceutiques, en éthanol cellulosique, voire même entrer dans la fabrication de nouveaux composites de plastique.
«Dans la conjoncture énergétique et économique actuelle, il devient nécessaire de diversifier les produits de la biomasse et de valoriser ces résidus», explique le chercheur.
Le laboratoire sera équipé notamment d'une extrudeuse à double rotation qui permettra de concevoir des technologies de fractionnement de la biomasse en combinant le travail mécanique de deux grosses vis à des réactions chimiques ou thermiques.
Le principe de l'extrusion est déjà employé dans le secteur alimentaire et dans le secteur de la plasturgie. Les chercheurs de l'UQTR veulent adapter cette technique afin de fractionner aussi les résidus agricoles et forestiers et d'en tirer divers produits à valeur ajoutée.
«Ce laboratoire aura des retombées importantes sur les régions», tient à souligner le professeur Barnabé.
Cette méthode sera d'ailleurs implantée prochainement de manière expérimentale sur une ferme de Lanaudière où sera fabriqué de l'éthanol cellulosique à partir des tiges et feuilles de maïs.
«L'entreprise qui participe à ce projet-là compte dupliquer l'usine d'éthanol à d'autres fermes au Québec et au Canada», précise le chercheur. «Ça permet de diversifier les produits du milieu agricole et d'accroître les revenus des agriculteurs», dit-il.
Des projets sont aussi en cours en Haute-Mauricie pour extraire du bouleau jaune des antioxydants aux vertus thérapeutiques.
«La diversification des produits de la biomasse est une très bonne façon de stimuler l'économie des régions, de créer des emplois, mais surtout de freiner l'exode des jeunes», plaide Simon Barnabé.
De leur côté, les chercheurs du GROEM, qui travaillent sur les cancers du sein, des ovaires et de l'utérus, prévoient l'achat d'équipements de fine pointe pour la culture des cellules cancéreuses en laboratoire ainsi que pour la détection et l'analyse de gènes et de protéines.
Ils vont aussi équiper leur laboratoire d'un appareil d'imagerie par rayons X et d'un appareil de micro-dissection au laser.
Les recherches du GROEM sont actuellement très prometteuses.
Les travaux du professeur Éric Asselin portent sur la problématique de la chimiorésistence, c'est-à-dire le processus par lequel les cellules cancéreuses résistent à la chimiothérapie administrées aux patientes.
De son côté, le professeur Carlos Reyes Moreno s'intéresse aux relations qui se forment entre les cellules des tumeurs cancéreuses et celles du système immunitaire, en particulier les macrophages.
Des données récentes suggèrent en effet que les macrophages émettraient des signaux chimiques aux cellules cancéreuses favorisant la survie, voire même la multiplication de ces dernières.
Finalement, la professeure Céline Van Themsche démarre un programme de recherche qui s'intéresse au phénomène des métastases, dans le cancer.
Elle souhaite développer des stratégies thérapeutiques capables de bloquer la formation de tumeurs secondaires ailleurs dans le corps.