Soupir de soulagement à l'École nationale de police

Québec revient sur sa décision d'imposer des coupes de 3,6 millions $ à l'École nationale de police de Nicolet.

La direction de l'École nationale de police du Québec a poussé un soupir de soulagement, hier après-midi, après que la ministre et présidente du Conseil du trésor Michelle Courchesne ait confirmé que Québec reverrait sa décision d'imposer à l'école des coupes de 3,6 millions $ sur la subvention versée pour le paiement du loyer.


La ministre a en effet confirmé hier que Québec ne soumettrait pas l'école à des compressions d'une telle ampleur. «Mme Courchesne s'est engagée à revoir la décision en rapport avec l'École nationale de police.

Mme Courchesne est très sensible aux inquiétudes qui ont été soulevées par la direction de l'école et fera preuve d'ouverture», a confirmé son attachée de presse, Isabelle Mercille.

D'ailleurs, le cabinet du ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a communiqué avec la direction de l'ÉNPQ en après-midi, hier, pour leur faire part de la décision qui avait été prise de concert avec la Sécurité publique et le Conseil du trésor, concernant l'annulation de la mesure de compression budgétaire.

Rappelons que Québec avait annoncé, il y a deux semaines, que la subvention de 6,579 millions $ accordé annuellement à l'ÉNPQ pour le paiement de son loyer serait amputée de 55 %, soit 3,6 millions $.

Cette mesure représentait du même coup une coupe de 11,5 % du budget total de l'établissement, qui compose chaque année avec un budget d'un peu moins de 32 millions $.

Or, l'ÉNPQ avait déjà été sommée de participer à l'effort financier de l'État d'en arriver à l'équilibre des finances publiques en 2014, avec une coupe de 830 000 $ de son budget annuel.

Jeudi dernier, les membres de la direction de l'ÉNPQ se sont d'ailleurs rendus à Québec afin de rencontrer le ministre Robert Dutil et plaider le dossier afin que Québec revoit sa position. Force est de constater que leurs arguments ont été entendus.

«On accueille la nouvelle avec grand soulagement. Nous avions rencontré le ministre Dutil la semaine dernière et il s'était montré sensible à nos arguments. Nous savions fort bien par contre qu'il pouvait s'agir d'une première étape parmi les autres étapes à venir pour faire entendre notre point. Nous avons reçu une excellente écoute tant de la part du ministre Dutil que de la ministre Courchesne, nous en sommes très soulagés», mentionne avec satisfaction le directeur du Bureau des affaires institutionnelles et des communications à l'ÉNPQ, Pierre Saint-Antoine.

Ce dernier a fait valoir que l'École nationale de police du Québec s'était déjà engagée dans un exercice de réduction de dépenses avec des coupes de 830 000 $ du budget annuel, et qu'elle faisait donc déjà sa part pour participer à l'effort collectif gouvernemental de réduction des dépenses.

«Une coupe de près de 12 % de notre budget annuel, toutefois, ça aurait fait très mal à l'institution. Nous allons maintenant pouvoir nous reconcentrer sur notre mission et sur les services donnés à notre clientèle», estime M. Saint-Antoine.

Lors de l'annonce faite il y a deux semaines, il avait été question que la facture liée à ces nouvelles coupes soit refilée à la clientèle de l'École nationale de police, soit les futurs policiers et les policiers qui s'y rendent pour suivre de la formation et du perfectionnement. Une nouvelle qui n'avait pas été sans faire réagir de nombreux intervenants, étant donné que l'ÉNPQ est un passage obligé pour toute personne souhaitant devenir policier au Québec.

Pierre Saint-Antoine assure maintenant qu'un travail sera fait au niveau du conseil d'administration pour la bonne compréhension de l'administration de cette subvention.

«Au départ, on parlait d'une coupure d'une subvention du loyer. Cette subvention-là était liée à une dette reliée au bâtiment, on va la gérer comme tel et ça ne touchera pas la mission de la formation policière. Nous avons informé nos membres du conseil d'administration qui vont s'assurer qu'il y a une bonne compréhension de cette dette hypothécaire qui n'est pas reliée à notre budget de formation mais bien à une dette hypothécaire», ajoute M. Saint-Antoine.

Maire et député satisfaits

Le député de Nicolet-Yamaska Jean-Martin Aussant était très satisfait, hier, d'apprendre que Québec avait annoncé qu'il reculait dans sa volonté d'imposer une coupe de 3,6 millions $ au budget de l'École nationale de police du Québec.

Jean-Martin Aussant s'était d'ailleurs rendu à deux reprises pour rencontrer le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, après les périodes de questions à l'Assemblée nationale, pour le sensibiliser au dossier.

À chaque fois, il était accompagné de son collègue député de Verchères et critique en matière de Sécurité publique, Stéphane Bergeron.

«Le ministre s'était montré très ouvert à la discussion et la preuve en est qu'il a compris que ce n'était pas une bonne idée», ajoute Jean-Martin Aussant.

Ce dernier avait suivi de près la nouvelle de la visite de la directrice de l'ÉNPQ Marie Gagnon au ministère de la Sécurité publique jeudi dernier.

«Je suis sûr que les arguments de Mme Gagnon ont grandement aidé. Avec nos représentations et celles de l'école, tout le monde en est arrivé au constat que ce n'était pas une bonne idée pour le bon fonctionnement de l'école», croit-il.

Jean-Martin Aussant n'a donc pas hésité à communiquer sa satisfaction à l'endroit de cette décision du gouvernement. «Quand il y a des bonnes nouvelles, j'aime ça les souligner», lance-t-il en riant.

De son côté, le maire Alain Drouin était lui aussi bien heureux d'apprendre la nouvelle.

«C'est une très bonne nouvelle, car l'école est une institution majeure sur notre territoire. C'était triste de se retrouver avec cette commande-là, d'autant plus que l'école a fait ses preuves non seulement en formation policière, mais aussi en saine gestion», commente le maire Drouin.