Une question de gros bon sens selon les pêcheurs

Habitué de pêcher sur la glace du fleuve, François Marchand, ne prend jamais de risques inutiles.

Les adeptes de la pêche blanche qui taquinent le poisson dans le fleuve Saint-Laurent sont les premiers à le reconnaître: plus ils peuvent s'installer au large, meilleures sont les chances que ça morde. Il existe cependant selon eux des règles de sécurité à respecter afin de ne pas mettre sa vie en danger.


Le reportage ainsi que les photos qui ont été publiés dans l'édition de samedi du Nouvelliste ont eu des échos jusque sur la glace qui recouvre le fleuve à la hauteur de Batiscan où plusieurs personnes s'adonnent régulièrement à la pêche blanche.

Conscients que certains pêcheurs font parfois preuve de témérité en s'aventurant à des endroits où la glace est trop mince comme le déplore la Garde côtière canadienne, ceux que Le Nouvelliste a interrogés hier ont cependant précisé qu'ils faisaient toujours preuve de discernement lorsque vient le temps de décider où ils vont creuser leurs trous et installer leurs brimbales.



Aucun pêcheur ne se trouvait d'ailleurs à moins de 100 mètres de l'eau vive hier après-midi, contrairement à ce que l'on pouvait voir sur les photos prises mercredi dernier par un spécialiste du service des glaces pour Environnement Canada qui ont été publiées samedi.

Sur ces clichés, on pouvait clairement voir des pêcheurs qui se trouvaient sur des surfaces glacées qui étaient complètement détachées de la banquise.

«C'est une question d'expérience et de gros bon sens. C'est certain qu'il y en a des plus téméraires que d'autres, mais moi, je fais attention. Quand on voit un gros paquebot qui arrive, il faut reculer. C'est normal. De plus, lorsque je m'approche plus près de l'eau, je porte une veste de sauvetage», a mentionné François Marchand, qui pêche dans ce secteur depuis au moins une dizaine d'années.

Alors que M. Marchand était installé pratiquement au confluent de la rivière Batiscan et du fleuve, Francis Dextradeur se trouvait quant à lui à quelques centaines de mètres plus au large, à environ 150 mètres de l'eau vive.



Nouvellement établi dans la région, cet habitué de la pêche blanche a affirmé qu'il en était seulement à sa deuxième partie de pêche à cet endroit.

«La première fois que je suis venu, nous étions environ 200 pieds plus loin. Mais aujourd'hui (hier) on ne peut pas s'y rendre car la glace est trop mince. Il ne faut pas prendre de chance, car lorsqu'il y a des bateaux qui passent, la glace bouge. On a un peu peur lorsque ça arrive au début, mais on s'habitue avec le temps», a-t-il laissé tomber alors qu'il jetait un coup d'oeil à ses brimbales.