Et la première phase de 3,1 millions $ a été annoncée hier par le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, Laurent Lessard. Son gouvernement injecte 2,8 millions $ alors que la Ville de Trois-Rivières assume le reste.
«C'est pour en finir de la stigmatisation de ce secteur qui s'appelle bien Adélard-Dugré et non Le Rochon», a laissé entendre, avec émotion, le directeur général de l'Office municipal d'habitation de Trois-Rivières, Marco Bélanger, histoire de tourner la page à un passé plutôt ghettoïsant.
Cette première étape consistera donc à reconstruire 13 maisons jumelées destinées à des familles trifluviennes, sur la rue Vincent-Bélanger, et les 26 logements seront certifiés Novoclimat.
Des espaces actuellement vacants serviront à accueillir les locataires pendant les travaux. D'ici les trois à quatre prochaines années, ce sont plus de 140 unités qui auront été remplacées.
«C'est une rupture avec le passé. Il y a plus de 30 ans, le logement social, on cachait ça, on construisait tout pareil, même couleur, pas trop isolé, pas trop chauffé. Mais la moisissure ne fait pas partie des conditions de bail. On a droit à des logements confortables et sécuritaires», affirme le ministre Lessard.
Or, non seulement son avant-projet de loi sur l'aménagement durable du territoire et l'urbanisme contient justement un volet sur la requalification des quartiers, mais la Société d'habitation du Québec, d'où provient l'aide financière, a adopté le virage vert l'an dernier
Pour sa part, le maire Yves Lévesque a défendu le scénario de la démolition plutôt que de la rénovation, alors que le parc immobilier n'a qu'une trentaine d'années.
«Le gouvernement et la Ville prennent leur responsabilité et les gens qui vont les habiter auront aussi une responsabilité, soit celle de s'en occuper et de les entretenir pour que le secteur reste beau», a lancé le premier magistrat.
De son côté, la députée de Trois-Rivières, Danielle Saint-Amand, parle d'une excellente nouvelle pour les ménages moins favorisés. «On veut redorer l'image du quartier et le mieux-être des citoyens fait partie des priorités de notre gouvernement», a-t-elle commenté.
Malgré les investissements de l'ordre de 8,7 millions de dollars depuis 2008 pour la «remise à niveau», le président du conseil d'administration de l'OMH de Trois-Rivières, Robert De Nobile, n'hésite pas à dire qu'il s'agit, dans le cas d'Adélard-Dugré, de la première phase «du plus grand chantier que l'OMH aura réalisé».