Qu'il passe par la Rive-Sud ou par la Rive-Nord, si jamais il y passe, le maire Richard ne croit pas que le futur train à grande vitesse devrait s'arrêter à Drummondville ou à Trois-Rivières le long du trajet.
C'est l'ex-maire de Bécancour, Jean-Guy Dubois, qui a amené le sujet du train à haute vitesse sur la table alors que M. Richard était invité à dire si la Ville de Bécancour était en mesure de tirer son épingle du jeu en étant isolée dans sa partie de la région du Centre-du-Québec.
Saisissant la balle au bond, M. Dubois a mentionné au maire Richard: «Quand la Chambre de commerce (et d'industrie de Bécancour) prend position pour un train sur la Rive-Sud plutôt que sur la Rive-Nord, je pense qu'on se tire dans le pied d'aplomb.»
«Avez-vous une autre question?», a d'abord répondu M. Richard. Puis, il a enchaîné en disant que si on parlait d'un train rapide, dans sa tête à lui, les arrêts devaient se limiter à Québec et à Montréal au Québec.
«Il y a les Autobus Hélie entre les deux et ils ont un assez bon trafic», a-t-il conclu sur le sujet, en soulignant qu'il s'agissait là d'une entreprise fantastique.
Un scénario ridicule selon Lévesque
Même si les propos de Maurice Richard selon lesquels un train rapide ne devrait pas s'arrêter entre Québec et Montréal ont été tenus sur la Rive-Sud, ils n'ont pas tardé à faire réagir de l'autre côté du pont Laviolette.
«Ce serait ridicule, inacceptable et ça ne ferait aucun sens de ne pas le faire arrêter chez nous. Ce serait une gifle à la population de la Mauricie et du Centre-du-Québec», a affirmé le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque.
«Une ''run'' de lait, c'est plusieurs arrêts. Or, la Mauricie et le Centre-du-Québec, ce n'est pas une petite population. Et un arrêt du train rapide serait bon tant pour la Rive-Sud que la Rive-Nord, étant un outil de développement économique régional», renchérit-il.
Celui-ci rappelle que le besoin est d'autant plus grand sur la Rive-Nord que Trois-Rivières n'est pas desservie par un train de passagers.
«Maurice a toujours eu la collaboration de Trois-Rivières dans tous les projets», fait remarquer celui qui s'attend à la même chose de la part de son homologue de Bécancour.
Par ailleurs, avec la perspective d'élections fédérales, le premier magistrat trifluvien considère que les candidats devront discuter du train rapide et en faire une priorité.
À l'instar du maire Lévesque, le président de la Chambre de commerce et d'industries de Trois-Rivières, Denis Gamache, attend les fameuses études sur le sujet.
«Même si les résultats sont attendus le mois prochain, ils ne seront pas nécessairement dévoilés en février. C'est un dossier actif pour la Chambre et avec l'appui de la députée Danielle Saint-Amand, on a demandé une rencontre avec le ministre Hamad», a-t-il expliqué.
Quant à la déclation du maire Richard, le président Gamache lui donne le bénéfice du doute.
«Je respecte son opinion. S'il faisait allusion à un train à grande vitesse, à un TGV, il est vrai que c'est fait pour de longues distances et qu'il n'y a pas d'arrêts fréquents. Mais dans le cas d'un train rapide ou d'un train à haute vitesse, oui, tu peux avoir différents arrêts à des distances raisonnsables, comme entre Québec et Trois-Rivières», fait-il valoir.
Ce dernier a profité de l'occasion pour rappeler que la Chambre ne croit pas à un TGV pour ses coûts astronomiques.
«Mais un train rapide utilise la voie existante, malgré le besoin d'une mise à niveau, et on est toujours privé d'un train de passagers sur la Rive-Nord», conclut M. Gamache.