Une bouée de 20 pieds au quai de Sainte-Angèle-de-Laval

Michel Marchand encourage la population à participer à la création du nouvel attrait touristique au quai de Bécancour.

Une bouée identique à celles qui se trouvent dans le fleuve Saint-Laurent pour délimiter le chenal, en été, a été déposée hier matin par un camion de la Garde côtière canadienne au quai de Sainte-Angèle, à Bécancour.


Entouré de quelques dizaines de curieux qui avaient bravé le froid pour l'occasion, Michel Marchand attendait avec impatience cet objet imposant de 20 pieds de haut et totalisant 13 000 livres incluant une chaîne de 90 pieds pesant 1000 livres et son crapaud ou pesée de 6000 livres qui sert à s'agripper au lit du fleuve.

Récipiendaire du «Prix métiers d'Art» du Conseil de développement culturel du Centre-du-Québec en 2008 et artisan-cadranier, Michel Marchand entend faire de cette bouée une sculpture unique en son genre au quai de Sainte-Angèle qui sera dédiée à la mémoire de Guy Drouin, un poète de Bécancour très bien connu régionalement et décédé en 2006.

Dans le village, le projet fait beaucoup jaser, apparemment, même s'il ne coûte rien aux contribuables. «Il y a une effervescence. Il y en a qui veulent la couper pour en baisser la hauteur, d'autres qui veulent la peindre de toutes les couleurs. Des fleurs autour, pas de fleurs autour, éclairée, pas éclairée, des bancs autour, pas de bancs autour. Des fois ça jase fort», raconte M. Marchand.

Ce dernier est ouvert à toutes les suggestions. De son côté, il ne cache pas que la bouée pourrait faire partie intégrante d'un cadran solaire original si on l'inclinait de 46 degrés 20 en direction de l'étoile polaire et s'il trouvait des subventions pour en fabriquer un. «Dans un cas comme dans l'autre, ça va être beau», dit-il.

Enduite d'une couche verdâtre sur une portion d'environ huit pieds qui baignait autrefois dans l'eau, la bouée devra être nettoyée dès le retour du beau temps.

Michel Marchand encourage la participation de ses concitoyens dans le projet. Il leur distribue d'ailleurs des cartes de membres d'un nouveau regroupement qu'il a inventé, «juste pour s'amuser durant les longs mois d'hiver», dit-il: Les bouétiers et les bouétières de Sainte-Angèle-de-Laval.

«Le mot bouétier n'existe pas. Je l'ai inventé et nous avons un signal pour nous reconnaître», dit-il en se tenant debout, les mains jointes en prière au-dessus de la tête et en se balançant de gauche à droite comme le ferait une bouée dans les vagues.

Le secteur Sainte-Angèle, à Bécancour, a de charmants petits airs maritimes, avec ses bateaux en cale sèche à l'entrée du village et son quai offrant une vue imprenable sur le fleuve et la Ville de Trois-Rivières.

La bouée, qui repose désormais au quai de Saint-Angèle, viendra accentuer cette saveur maritime. «Sur le plan municipal, ça représente un atout pour le tourisme», concède Alain Lévesque, conseiller municipal du secteur qui était présent, hier matin, «surtout qu'avec le quai de Sainte-Angèle on s'en vient avec plusieurs projets», dit-il sans vouloir élaborer davantage pour l'instant.

«Au début, le conseil était sceptique un peu, mais lorsqu'il a vu toutes les démarches que M. Marchand avait faites, il a vu que c'était sérieux», raconte-t-il.

Il semble que Michel Marchand ne manque pas de projets pour le secteur. Passionné d'instruments scientifiques anciens d'arpentage et d'astronomie, il aimerait construire un astrolabe géant qui serait installé lui aussi au quai de Sainte-Angèle. Cet instrument servait autrefois à connaître l'heure, tant le jour que la nuit, en calculant la position des astres.