CHRTR: de nouvelles mesures pour soulager l'urgence

La direction du CHRTR a annoncé plusieurs nouvelles mesures pour désengorger l'urgence et faciliter le travail des infirmières.

Le cri du coeur d'une infirmière sur la boîte vocale médias du CHRTR, ainsi que le «sit-in» improvisé de plusieurs autres infirmières en entrant au travail la semaine dernière, a visiblement accéléré les décisions prises pour enlever de la pression sur le personnel infirmier de l'urgence.


Rosemonde Landry, directrice par intérim des soins infirmiers au CHRTR.

Hier, la direction du CHRTR a rencontré tout le personnel pour annoncer plusieurs mesures qui s'ajouteront à celles déjà en place pour désengorger l'urgence et faciliter le travail des infirmières.

Selon Rosemonde Landry, directrice par intérim des soins infirmiers au CHRTR, l'établissement travaille sur deux volets pour y parvenir, soit les ressources humaines et la gestion des lits.



Au niveau des ressources humaines, diverses mesures seront mises en place à très court terme. Une infirmière sera ajoutée aux quatre quarts de travail compris entre le vendredi 16 h et le lundi matin à 8 h, afin de palier aux absences de dernière minute ou aux sommets d'achalandage.

Par ailleurs, les mesures prises avant les Fêtes en orientation seront renforcée. Alors que six personnes se trouvaient en orientation, ce nombre passera à dix, afin de permettre un bassin de remplacement plus grand.

Finalement, la direction assignera une infirmière supplémentaire à tous les quarts de travail pour permettre les transferts entre les établissements.

«On évite alors de découvrir l'urgence d'une infirmière quand il y a un transfert urgent à effectuer. Quand il n'y aura pas de transfert, la personne sera là pour permettre d'aider à l'unité de soins», explique Mme Landry.



Quant à la gestion des lits, un effort constant était déjà en place pour tenter de libérer le plus rapidement possible l'urgence lorsque le nombre de personnes sur civière dépasse la limite au permis de 45.

Au début de la semaine, des ressources supplémentaires en service social ont été ajoutées pour augmenter les évaluations et les congés des patients.

«Ça semble avoir fonctionné puisqu'on a eu 50 congés en moyenne par jour depuis lundi. À 16 h aujourd'hui (hier) il y avait 48 patients sur civière», note Rosemonde Landry, qui ajoute que le travail quotidien doit se faire aussi avec les partenaires du milieu de la santé, comme les différentes ressources d'hébergement.

Ces mesures seront mises en place dès les prochains jours. Déjà, pour les quarts de travail ce soir, une infirmière supplémentaire a été prévue à l'horaire.

Un pas dans la bonne direction

La présidente intérimaire du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires du Coeur-du-Québec, Andrée Guillemette, a signalé hier que les mesures avaient fait sentir au personnel infirmier qu'il y avait une volonté de la part du CHRTR de régler la situation. Toutefois, le scepticisme demeure à savoir si ces mesures régleront la situation difficile à l'urgence.



«S'ils partent le quart de travail à moins quatre personnes, ils vont être à moins trois. C'est mieux que de ne pas en avoir du tout, mais ça ne règle pas tout», explique Mme Guillemette.

Cette dernière estime que le cri du coeur lancé cette semaine par une infirmière sur la boîte vocale du CHRTR a certainement accéléré les démarches du côté de la direction.

«Ça a donné un coup de pouce, c'est certain. Je pense que les gens sont contents de voir que l'employeur a une volonté, qu'il fait des efforts pour améliorer les affaires. À moyen terme, il va y avoir du personnel en plus. Je crois que la direction était consciente qu'on s'en allait vers une crise, mais elle a été plus rapide que ce à quoi elle s'attendait», ajoute Andrée Guillemette.