Tarification en santé: les femmes manifestent

Les représentantes des Centres de femmes de la région ont manifesté bruyamment devant le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières contre les tarifications dans la santé et la nouvelle contribution-santé imposée par le dernier budget provincial.

Les centres de femmes en ont assez que Québec fasse la sourde oreille à leurs protestations contre la tarification des soins de santé, les projets de privatisation et surtout la nouvelle mesure fiscale appelée «contribution-santé» contenue dans le dernier budget.


C'est pour cette raison qu'elles ont déposé symboliquement, hier, à plusieurs endroits au Québec, dont le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières, «des pétitions bruyantes».

Pour l'occasion, elle ont rempli à ras bord des poubelles de petits contenants à pilules, amassés pendant un an, illustrant ainsi qu'elles n'ont pas l'intention «d'avaler leur pilule», c'est-à-dire de tout accepter sans protester.



Les sept centres de femmes de la Mauricie et du Centre-du-Québec membres du Regroupement des Centres de femmes du Québec dénoncent depuis deux ans, avec leurs partenaires de la Marche mondiale des femmes, la tarification et la privatisation de plus en plus insidieuse dans le Régime de l'assurance maladie du Québec, dont on célèbre cette année le 40e anniversaire.

Les femmes se disent inquiètes de ne pouvoir payer les soins dont elles et leurs proches ont besoin et de devoir couper sur la nourriture si les médicaments coûtent trop cher.

Les protestataires, hier, donnaient des exemples de ces nouveaux tarifs chargés en clinique, comme les frais de transport de leur prélèvement cytologique vers les laboratoires.

Si elles ont applaudi la décision d'abandonner le ticket modérateur, elles restent indignées du maintien de la taxe appelée contribution-santé qui, dès le prochain rapport d'impôt sera de 25 $ et qui doit atteindre 200 $ par année et par adulte en 2012.



Elles jugent cette mesure injuste même si les plus pauvres en seront exemptés, car la classe moyenne sera la première à en porter le fardeau.

«Nous proposons plutôt d'autres solutions a confié France Lavigne du Centre de femmes de Shawinigan, soit le contrôle du coût des médicaments, la révision des mesures fiscales destinées aux entreprises, l'ajout de paliers d'imposition, la révision des taux d'imposition à la baisse pour la classe moyenne inférieure et à la hausse pour les revenus de plus de 100 000 $.»

Selon la coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, ces trois mesures rapporteraient à elles seules plus de trois milliards à l'État québécois.