La saison de motoneige sauvée

Malgré qu'aucune entente ne soit encore intervenue entre l'Union des producteurs agricoles et le gouvernement du Québec en ce qui concerne le droit de passage des motoneigistes sur les terres des agriculteurs, les clubs de motoneige de la région ont tout de même décidé de tout mettre en oeuvre afin que la saison 2010-2011 ait bel et bien lieu.


Réunis en assemblée mercredi soir, les 15 clubs de la région ont décidé d'aménager des sentiers sur les corridors publics et corporatifs.

Les clubs pourront donc mettre à la disposition des motoneigistes près de 70 % des sentiers habituels sur le territoire mauricien, en se servant notamment des rangs et des terrains situés sous les lignes hydroélectriques.



Du côté du Centre-du-Québec, des sentiers temporaires seront aménagés afin de répondre aux besoins minimaux des motoneigistes.

De cette façon, une grande partie des 33 000 km qui composent le réseau québécois sera accessible pour les amateurs du véhicule inventé par Joseph-Armand Bombardier.

Bien qu'il précise que les différents clubs de la région ainsi que la Fédération des clubs de motoneige du Québec (FCMQ) comprennent et respectent les revendications des cultivateurs, l'administrateur de la FCMQ pour la région Mauricie-Centre-du-Québec, Jean-Claude Tessier, soutient que cette décision s'imposait.

«On voulait donner de l'espoir à nos membres pour qu'ils paient leur droit d'accès aux sentiers et ainsi favoriser la santé financière de nos clubs. Nous sommes les premiers à prendre une telle décision, mais nous ne sommes pas les derniers», indique-t-il laisant sous-entendre que des clubs d'autres régions pourraient suivre prochainement.



De son côté, le président du Club de motoneige de la Mauricie, Serge Gélinas, mentionne que l'industrie de la motoneige aurait eu de la difficulté à se relever si la saison 2010-2011 avait été complètement annulée.

«On a besoin d'une saison de motoneige. On ne peut pas s'en passer. Tous les clubs ont des frais à payer. De plus, ça aurait mis en péril l'économie de la région. Ça représente beaucoup de retombées pour plusieurs entreprises», mentionne-t-il.

Sur le territoire desservi par le club présidé par M. Gélinas, environ 20 % des sentiers seront modifiés afin de contourner les terres agricoles.

Ce dernier se considère d'ailleurs chanceux lorsqu'il se compare aux clubs du Centre-du-Québec, dont les sentiers empruntent davantage les terres publiques. Le réaménagement des sentiers en Mauricie constituera tout de même un défi de taille.

«En plus de devoir composer avec des problèmes de droits de passage comme à chaque année, on doit également s'occuper des problèmes des terres agricoles. Ça sera difficile techniquement, d'autant plus que les personnes qui travaillent pour les différents club sont des bénévoles. Mais on pourra tout de même se rendre à La Tuque et à Mattawin à partir de Shawinigan», assure-t-il.

En Mauricie et au Centre-du-Québec, plus de 8000 motoneigistes génèrent plus de 75 millions de dollars de retombées économiques, principalement dans les milieux ruraux et en forêt.