Sur le site www.leslibertins.com, l'invitation est loin d'être subtile:
«Allez à la rencontre des autres couples... Faites le tour des chambres et des étages pour voir tout ce beau monde», le tout étant illustré par une paire de fesses d'une femme portant ceinture et hautes bottes de cuir noires.
À la réception de l'hôtel, il n'est pas possible d'obtenir davantage d'informations, si ce n'est qu'un grand nombre de chambres (115 paraît-il) ont été réservées et que le promoteur de l'événement a assuré la direction que cinq agents de sécurité ont été engagés afin d'éviter les comportements indécents.
Selon certaines informations, ce rendez-vous de nature échangiste n'est pas le premier à être organisé à Drummondville, notamment à ce complexe hôtelier.
Les adeptes proviendraient des quatre coins du Québec.
Rien à voir
Il n'en fallait pas plus pour que le couple initiateur d'un futur club échangiste à Drummondville, Chantal Godbout et Luc Sylvestre, soit identifié comme étant lié à la promotion de l'événement.
«Pas du tout, on n'a rien à voir avec ce rassemblement», clame Luc Sylvestre.
«Ce lien que l'on fait avec nous nuit énormément à notre projet d'implanter un club échangiste à Drummondville. Dans le reportage qu'une télé locale a fait, l'impression qui s'en dégage est que nous sommes liés à ça. Au contraire, je trouve ça dommage que cet événement soit venu se planter ici, à Drummondville, alors que nous nous débattons devant la Cour contre la Ville pour avoir le droit d'ouvrir un club échangiste sur la rue Saint-Pierre».
En effet, après avoir fait l'achat en février dernier d'un bâtiment commercial au 2655, rue Saint-Pierre, dans le but d'y exploiter un club échangiste sans alcool, le couple a essuyé un refus des autorités municipales et a aussitôt amorcé une poursuite devant les tribunaux pour faire renverser cette décision.
La Ville proposait plutôt au couple Godbout-Sylvestre d'établir son commerce sur la rue Janelle, au coeur du parc industriel.
«Nous n'écartons pas cette possibilité, mais il n'y a aucun local à louer ou à vendre dans ce secteur», précise M. Sylvestre, ajoutant que les dates du procès seront connues au mois de novembre.
«Nous ne sommes pas des adeptes de l'échangisme à proprement parler, dit-il. Nous aimons la musique, Chantal et moi sommes des chanteurs country rétro, nous aimons les gens et détestons l'alcool. On croit que l'on peut vivre comme il faut avec un tel commerce. On vise à avoir des gens de qualité.»