Le constat est venu à la suite d'un atelier donné dans une maison des jeunes, puis à des demandes répétées des écoles secondaires du territoire pour obtenir des outils pédagogiques.
«Dans nos tournées de consultation, on peut facilement observer qu'un élève par classe affirme être victime de cyberintimidation, mais c'est sans compter tous ceux qui n'osent pas parler», constate Emmanuel Blondin de l'organisme Justice Alternative Volteface.
Partenaire Action Jeunesse Mékinac ainsi que Justice Alternative Volteface travaillent ainsi main dans la main depuis quelques mois, après avoir réalisé qu'il existait bien peu d'outils au Québec pour le soutien aux jeunes, à leurs parents et aux membres du personnel scolaire pour faire face au problème de cyberintimidation.
Pour ce faire, un sondage sur le phénomène de la cyberintimidation a été distribué aux 4250 élèves âgés de 11 à 17 ans qui fréquentent les six écoles secondaires du territoire du Centre-de-la-Mauricie et de Mélinac.
Les résultats de ce sondage permettront l'élaboration d'outils pédagogiques adaptés aux besoins de la région, comme de la documentation personnalisée ainsi que des capsules vidéo.
«Une fois que les résultats auront été compilés, nous ferons accréditer le tout par une chaire de recherche universitaire. Par après, la mise en place de ces outils sera propre à chaque école, selon leurs besoins et les réalités qu'elles vivent. Il est important de travailler avec les victimes, les parents, le personnel des écoles mais aussi les intimidateurs et leur entourage», signale Mélanie Massicotte de Partenaire Action Jeunesse Mékinac.
Casting
Par ailleurs, les organismes ont accepté de s'associer au photographe shawiniganais Stéphane Daoust afin de créer la campagne visuelle qui accompagnera ces outils pédagogiques et cette campagne de sensibilisation.
Une vingtaine de photos accompagnées de slogans permettront d'illustrer la réalité de la cyberintimidation.
«On véhicule souvent la mauvaise image du phénomène et il faut l'adapter au goût du jour et à la réalité du Québec. Même la plus jolie et la plus sage des jeunes filles peut devenir une cyberintimidatrice», fait remarquer Mélanie Massicotte.
Un casting se tiendra dans les écoles secondaires pour trouver les jeunes qui prendront part au projet visuel, mais le photographe cherche aussi des candidats âgés entre 40 et 60 ans pour illustrer certains visages de la cyberintimidation.
Les personnes intéressées peuvent contacter dès aujourd'hui les deux organismes à l'origine du projet.