Que feriez-vous avec un milliard $?

Des élèves des écoles secondaires des Pionniers, Chavigny et Les Estacades ont tenu à participer au Sommet régional sur les dépenses militaires organisé par le Comité de Solidarité Trois-Rivières. Près d'une vingtaine d'organismes de la région étaient présents.

Que feriez-vous si on réduisait les dépenses militaires d'un milliard $ et qu'on choisissait de l'investir dans votre secteur d'activité?


C'est la question qui a été posée hier après-midi dans le cadre du Sommet régional sur les dépenses militaires, une initiative du Comité de solidarité Trois-Rivières qui s'inscrit dans le cadre de la campagne «Stoppons les dépenses militaires».

À la plus grande satisfaction des organisateurs de l'événement qui s'est déroulé à l'église Sainte- Cécile, près d'une vingtaine d'organismes ont répondu à l'invitation, plus précisément des syndicats, groupes communautaires, artistes et étudiants.

Ces mémoires ont été présentés à trois commissaires, soit Yves Rocheleau, vice-président du Service d'accueil aux nouveaux arrivants, Liette Moreau, vice-présidente de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie, et Brian Barton, président du Comité de solidarité Trois-Rivières.

Ce dernier s'est d'ailleurs montré enthousiaste à l'idée de présenter le résultat de cette démarche trifluvienne lors du Sommet populaire québécois contre la guerre et le militarisme qui aura lieu à Montréal, du 19 au 21 novembre.

Plusieurs des participants à ce premier rendez-vous régional ont mentionné qu'ils réduiraient d'un milliard $ le budget actuel de la Défense du Canada pour investir dans les services de santé.

C'est notamment le cas des élèves des écoles secondaires des Pionniers, Chavigny et Les Estacades qui ont répondu à un sondage préparé par leurs compagnons de classe impliqués au sein du groupe Amnistie internationale.

Invités à réfléchir sur ce milliard $ qu'ils pourraient récupérer de l'enveloppe réservée aux dépenses militaires, ces adolescents ont majoritairement répondu qu'ils remettraient la somme au domaine de la santé.

Ce résultat était suivi de près par leur souhait d'obtenir de meilleurs services en éducation. Ils aimeraient enfin que cet argent servent davantage à faire la guerre... à la pauvreté.

Agréablement surprise par la rigueur de l'exercice, la commissaire Lierre Moreau s'est aussi dite étonnée que des élèves de cet âge se préoccupent autant d'améliorer le système de santé.

Léa Dargis-Deschesnes, une élève de 5e secondaire de l'école des Pionniers, a soulevé les applaudissement en mentionnant que tous et chacun, peu importe l'âge ou le milieu, veut demeurer en santé et bénéficier, du même coup, de soins adéquats.

Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie, Yves Saint-Pierre, a quant à lui profité de cette tribune pour rappeler le parcours historique du Québec qui, a-t-il souligné, a une culture distincte du reste du Canada.

«On pense que s'il était pleinement souverain, le Québec ferait différemment les choses», a-t-il dit en présumant que ses actions et ses dépenses seraient dictées par des valeurs pacifiques.

Représentant la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie, Joanne Blais a insisté sur la mission de son organisme qui s'assure que les droits et intérêts des femmes soient respectés dans des domaines comme la santé, le développement social et économique.

Dans sa présentation, le Comité solidarité Trois-Rivières avait d'ailleurs fait remarquer que l'achat d'un hélicoptère Chinook correspond à la création de 1680 logements sociaux au Canada.

Enfin, pour Mme Blais, il ne fait aucun doute que tous ces milliards qui servent actuellement au développement des forces militaires devraient plutôt permettre la création de mesures urgentes contre la pauvreté. L'argent ne devrait pas servir non plus à recruter des nouveaux soldats dans les écoles.