En effet, alors que plusieurs citoyens et organisations réclamaient mardi soir, lors de la première séance d'information de l'APGQ à Bécancour, des études indépendantes et poussées pour obtenir des réponses, on doute maintenant qu'en si peu de temps, de telles études puissent être menées et présentées au public.

«C'est dans trois semaines! Pour le moment, les informations que nous avons proviennent de l'industrie gazière, et même le ministère des Ressources naturelles et de la Faune base son expertise sur les informations de l'industrie», déplore André Bélisle président de l'Association québécoise contre la pollution atmosphérique (AQLPA).

Ce dernier a réitéré, hier, sa volonté de voir imposer un moratoire, le temps que des études exhaustives soient faites et qu'on puisse fouiller la question.

Le député de Nicolet-Yamaska à Québec, Jean-Martin Aussant, émettait lui aussi certaines réserves quant à l'empressement de débuter les audiences.

«Ça nous laisse l'impression que la conclusion est déjà écrite. Je déplore la façon de faire de la ministre, d'autant plus que la question économique ne sera même pas soulevée lors de ces audiences. Je suis d'accord qu'il est important de se préoccuper de l'environnement, mais il faut aussi savoir les retombées pour les compagnies privées dans cette affaire. À mon avis, il faudrait aussi que la collectivité puisse en profiter plus que ce que le système actuel ne lui permet de le faire», signale le député.

Le maire de Nicolet, Alain Drouin, avait lui aussi des réserves en lien avec un début des audiences aussi hâtif. «Ce sera bien important de savoir auprès de qui aura été recueillie l'information qui sera donnée aux citoyens», a-t-il fait savoir.

Deux parties

Les audiences du BAPE se tiendront en deux temps. D'abord, la première partie en sera une permettant à la population et à la commission d'enquête de s'informer sur les enjeux et de mettre en lumière les aspects de l'exploitation en présence des personnes-ressources, des ministères et des organismes concernés ainsi que d'experts scientifiques qui auront été invités par la commission.

Cette audience débutera le 4 octobre à compter de 19­h. La commission siégera à Saint-Hyacinthe, mais sera retransmise par vidéoconférence à la salle Nicolas-Perrot de Bécancour ainsi qu'à Saint-Édouard-de-Lotbinière.

Les citoyens intéressés à y prendre part auront aussi la chance de s'adresser à la commission via cette technologie. Les audiences se poursuivront les 5 et 6 octobre à compter de 13­h­30 et 19­h, ainsi que le 7 octobre au besoin.

Par la suite, la seconde partie visant à recueillir les opinions et suggestions du public débutera le 8 novembre. Cette fois, les commissaires se déplaceront dans les différentes régions où des citoyens ou des municipalités auront manifesté leur désir de s'exprimer ou de présenter un mémoire.