En effet, deux cadres ont eu la mauvaise surprise cette semaine de remarquer des méfaits sur leur terrain privé. Johnny Vallières, qui est cadre depuis un an à Sacacomie, a observé des graffitis sur les fondations de la maison qu'il est en train de construire à Saint-Alexis-des-Monts.
«C'est arrivé dans la nuit de lundi à mardi. En arrivant mardi matin, j'ai vu qu'il y avait les mots «CSD» et «Traître» sur le ciment, et c'était écrit en peinture fluorescente», raconte l'homme, qui soutient que c'est la seconde fois depuis le déclenchement de la grève qu'il est victime de vandalisme.
Un de ses collègues, qui a préféré conserver l'anonymat, a retrouvé, mardi matin, sa voiture enduite de peinture de la même couleur que les graffitis retrouvés sur les fondations de M. Vallières.
Ce dernier, cadre depuis cinq ans à l'hôtel, avait transporté un matin un employé qui n'avait pas de voiture et qui était considéré comme un briseur de grève. L'homme estime que c'est ce geste qui lui vaut maintenant ces représailles.
«C'est choquant et dommage qu'on s'en prenne à nous comme ça. Là, on parle de nos effets personnels et de notre vie privée», soutient Johnny Vallières.
Une autre cadre de l'hôtel, quant à elle, raconte qu'il y a un peu plus d'un mois, elle a retrouvé sa voiture égratignée sur trois côtés à l'aide d'une clé.
Les méfaits étaient survenus dans la nuit suivant une discussion plutôt animée qu'elle avait eu au village avec une personne sympathique au syndicat, soutient celle qui a aussi voulu conserver l'anonymat.
Syndicat
Du côté du syndicat, on se défend bien d'avoir commis quelque acte de vandalisme que ce soit envers des cadres, et on soupçonne même qu'ils aient eux-mêmes commis ces méfaits pour jeter de l'huile sur le feu et attaquer la réputation du syndicat.
«Comment pourrait-on aller écrire «CSD» avec une canette de peinture sur une maison? Ce serait illogique. Autant leur téléphoner directement pour les avertir qu'on s'en vient commettre des méfaits. C'est complètement ridicule!» lance Jocelyn Gélinas, représentant syndical CSD.
Ce dernier soutient qu'entre le début des moyens de pression et le déclenchement de la grève, les syndiqués n'ont même pas cassé une assiette à l'intérieur de l'hôtel, et qu'il verrait bien mal ses membres aller enduire de peinture des voitures aujourd'hui.
D'ailleurs, M. Gélinas souligne que des syndiqués ont eux aussi été victimes de vandalisme et de menaces dans le village. Il note au passage le cas de ce syndiqué qui se trouvait au volant de sa voiture lorsqu'il aurait volontairement été percuté par un cadre. L'histoire fait aussi l'objet d'une plainte à la Sûreté du Québec.
Police
De son côté, la Sûreté du Québec refuse de confirmer ou d'infirmer si des actes de vandalisme ont été perpétrés en lien avec le conflit de travail à l'Hôtel Sacacomie.
«Nous ne commentons pas un conflit de nature civile. Les plaintes sont confidentielles. Nous ne donnerons pas ce genre d'information, surtout que cela pourrait nuire à notre devoir de neutralité», raconte la sergente Éloïse Cossette, porte-parole de la SQ en Mauricie.
De retour devant la CRT
D'autre part, la Commission des relations du travail entendra aujourd'hui la demande déposée par la Centrale des syndicats démocratiques. Cette dernière conteste la formation d'un exécutif à la suite d'une assemblée générale tenue par les syndiqués dissidents.
Des représentants de la CSD et le président de l'exécutif des syndiqués dissidents, Bernard Mouches, seront présents. La direction du Sacacomie n'est pas au nombre des parties convoquées.