Boréalis ravive la fibre des Trifluviens

À l'entrée du musée Boréalis hier, le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, était occupé à démystifier le projet de Trois-Rivières sur Saint-Laurent auprès d'un groupe de citoyens.

Plus de 3500 personnes ont déferlé à Boréalis la fin de semaine dernière, sans se douter que le musée qui a ouvert officiellement ses portes au public raviverait leur fibre trifluvienne.


«C'est heureux qu'on ait conservé nos vestiges. Une chose qui est importante, c'est qu'il ne faut pas jeter nos affaires à terre trop vite», partage Estelle Lacoursière, une religieuse du Monastère des Ursulines qui ne tarissait pas d'éloges, hier, pour le contenu de l'exposition permanente sur l'histoire de l'industrie papetière régionale.

«Ça nous donne des frissons d'entendre parler (les anciens employés de l'usine), c'est eux qui ont créé de la richesse et nous, on en a bénéficié. Je trouve que c'est bien expliqué», précise-t-elle.



Alors que des enfants s'amusent à se balader sur les vitres disposées sur un bassin de filtration de l'ancienne usine de la Canadian International Paper (CIP), deux cousines se retrouvent par hasard tout près, devant les presses. Et toutes deux s'enthousiasment de découvrir ces artefacts du siècle passé et les récits des travailleurs qui les ont manipulés.

«C'est des faits vécus, ce n'est pas juste des écrits. C'est intéressant, vu qu'on ne l'a pas vécu», estime Louise Larocque, une Shawiniganaise dont le père a longtemps été bûcheron et draveur.

Sa cousine Lise Rivard est d'autant plus étonnée d'apprécier sa visite qu'elle ne se qualifie pas comme une fana des musées. «Ça vaut la peine, les portes ouvertes, on va pouvoir en parler à d'autres.»

Même le bluesman Steve Hill, natif de Trois-Rivières-Ouest, est venu faire son tour, l'instant de quelques minutes avant de retourner à Montréal. «C'est cool! C'est le fun qu'il y ait quelque chose de concret (sur le terrain)», a-t-il glissé avant d'investir les voûtes obscures du bâtiment.



De leur côté, Lisette Arcand, Céline Frigon et Colette Massicotte se sont montrées ravies d'enfin découvrir le résultat du chantier dont elles ont suivi de près l'évolution au cours des derniers mois, en se déplaçant régulièrement sur les berges de la rivière Saint-Maurice.

«On ne peut pas venir ici sans avoir des émotions. On se retrouve beaucoup dans l'exposition, ça valorise notre histoire et ça nous valorise comme citoyen, énonce la première. Malgré les embûches, j'espère que le projet de Trois-Rivières sur Saint-Laurent va continuer son développement», poursuit-elle, en faisant allusion à la contestation entourant l'amphithéâtre.

D'ailleurs à l'entrée du centre d'interprétation, le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, était occupé à démystifier son projet, en déballant les retombées financières devant un groupe de citoyens.

La direction de Boréalis estime quant à elle avoir atteint tous ses objectifs pour l'ouverture, avec un peu plus de 2000 visites hier et 1600 pendant la journée de samedi.

«On est au-delà de nos espérances. Ce qui nous a surpris, c'est que c'est multigénérationnel et que beaucoup de familles se sont déplacées», indique la responsable des communications, Marie-Michelle Barette.