:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/APBZ52NTIFB3VGUN7W2EDA3I7Q.jpg)
«Il n'y a pas une journée où je ne pense pas à lui, où je n'essaie pas de savoir à quel endroit il se trouve. À chaque fois que le téléphone sonne, je sursaute en pensant qu'on va peut-être m'annoncer «la» nouvelle. Encore hier (mercredi), quelqu'un a appelé pour dire qu'il avait vu un vélo dans la rivière. Mon coeur s'est arrêté. Finalement, après vérifications, c'était une fausse alerte», avoue sa soeur, Monique Lanouette.
En dépit du temps qui passe, elle a toujours l'espoir de le retrouver. «Je sais qu'il n'est pas en vie, mais il va bien falloir le retrouver. Cet automne, on va entreprendre de nouvelles recherches, juste au cas où. Sinon, comment voulez-vous qu'on réussisse à faire notre deuil?» demande-t-elle.
Rappelons les faits: le 9 septembre 2009, Maurice Lanouette, 81 ans, a quitté son domicile pour aller faire une balade à vélo, mais il n'est jamais revenu. Sa disparition a surpris tout le monde, car M. Lanouette était un cycliste accompli en dépit de son âge.
«Dans les autres villages, il était connu comme le monsieur au bicycle jaune. À tous les jours ou presque, il faisait du vélo. Il pouvait faire des randonnées de trois à quatre heures sans problème. Il allait à Batiscan, Saint-Prosper, Saint-Marc-des-Carrières, Grondines. Il était en forme», précise Jean Durand, le beau-frère du disparu.
Qui plus est, il n'avait aucune maladie connue: ni alzheimer, ni problèmes dépressifs. Il prenait tout au plus des antibiotiques pour une vilaine grippe.
«C'était un vieux garçon qui aimait la solitude, mais il était quand même jovial. En fait, il jasait plus avec les étrangers qu'avec sa famille. Il avait aussi un côté enfant, joueur de tours», explique Mme Lanouette.
Son fameux vélo en est un bel exemple. «Il était jaune, avec une corneille noire en bois sur le guidon, un petit cadre dans lequel il insérait des photos des gens du village pour les taquiner et, à l'arrière, il avait installé des queues de ratons laveurs qui puaient tellement», indique M. Durand.
Sa famille en profite d'ailleurs pour lancer un nouvel appel à la population.
«Je m'en fous du vélo, mais si quelqu'un l'a vu ou l'a retrouvé, qu'il me téléphone ou qu'il fasse un appel anonyme pour dire où il l'a trouvé. Parce que ça signifie que Marcel n'est pas loin. Son vélo, c'était de l'or en barre. Il ne s'en séparait jamais, même pas pour aller se reposer dans une grange. J'aimerais tellement que la population soit vigilante et fasse un dernier petit effort», souhaite Mme Lanouette.
Selon elle, son frère a probablement été victime d'un malaise ou d'un accident cérébro-vasculaire cette journée-là, car il a modifié considérablement sa routine.
«Généralement, il partait vers 11 h ou 11 h 30 le matin pour faire sa tournée mais là, il a été vu tôt le matin, à 8 h 45, face à l'auberge l'Arrêt du temps. Il s'est également rendu à l'église, au bureau de poste et à la pharmacie. Ensuite, il est revenu à la maison. Moi, je ne savais rien de ça. C'est après que je l'ai su. À 11 h, je l'ai vu partir en vélo, ce qui était normal pour moi», raconte-t-elle.
Le hic est que rien n'a été normal en cette journée. Fortement ancré dans ses vieilles habitudes, M. Lanouette s'est promené en vélo mais n'a arrêté à aucune de ses places habituelles pour se reposer, boire un peu d'eau et manger sa tablette de chocolat. Ses amis l'ont pourtant vu passer sans se douter que c'était la dernière fois.
Il s'est rendu à Saint-Prosper, tout au bout du rang de la Station, pour ensuite revenir à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Vers 15 h 30, il a été vu en vélo devant le garage Ford mais en direction de Batiscan. Enfin, il a été aperçu à la halte routière de Sainte-Anne-de-la-Pérade à 20 h 30 ce même soir.
Sa soeur se rappelle l'avoir attendu dans le salon jusqu'à minuit. «Il demeurait au rez-de-chaussée de la maison. Je commençais à être pas mal inquiète. Il n'avait jamais fait ça de sa vie. Le lendemain, mon mari n'a pas eu le choix: il a appelé la police», mentionne-t-elle.
Dans les jours, voire les semaines suivantes, des recherches intensives ont été menées par la police, la famille, des bénévoles et le groupe Recherche et sauvetage Équinoxe.
«Hélicoptère, VTT, chiens, tout a été essayé. On a fait des battues à vélo, à pied, en auto. Des voyantes nous ont même appelés en nous disant qu'il était dans un fossé à un ou deux kilomètres de la maison. Les recherches ont été vaines. Malheureusement», laisse tomber M. Durand.
Toute information relative à cette disparition peut être acheminée à la centrale d'information criminelle au 1-800-659-4264.