D'autres briseurs de grève à l'hôtel Sacacomie

Le rapport d'un enquêteur du ministère du Travail confirme que l'hôtel Sacacomie a eu recours à des briseurs de grève les 3 et 4 septembre.


Selon ce rapport, l'enquêteur conclut que cet hôtel de Saint-Alexis-des-Monts ne respecte pas l'article 109,1 du Code du travail dans le cas de 30 personnes.

Cet article interdit notamment à un employeur «d'utiliser les services d'une personne pour remplir les fonctions d'un salarié faisant partie de l'unité de négociation en grève ou en lock-out» et «d'utiliser, dans l'établissement où la grève ou le lock-out a été décrété, les services d'un salarié qui fait partie de l'unité de négociation alors en grève ou en lock-out».



Cette nouvelle page de la saga entourant le renouvellement de la convention collective ne surprend guère Jocelyn Gélinas. Toutefois, les briseurs de grève doivent s'attendre à vivre avec les conséquences de leurs gestes.

«Il y a des lois au Québec, indique ce conseiller syndical à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD). On va les poursuivre, surtout avec le rapport de l'enquêteur. Les gens ne peuvent ignorer la loi. C'est pour tout le monde.»

Ces plaintes pénales devraient être déposées la semaine prochaine devant les tribunaux. Entre-temps, la CSD demande à la Commission des relations du travail de tenir une autre audition. Le syndicat veut discuter devant la commission de la nouvelle présence des briseurs de grève et de la tenue d'une assemblée générale organisée par des syndiqués dissidents.

La visite de l'inspecteur a été faite quelques heures après que ces syndiqués aient tenu une assemblée générale durant laquelle ils ont élu leur propre exécutif. Cet exécutif a ensuite transmis à la direction de l'hôtel un avis indiquant la fin de la grève. Ces agissements n'ont pas été reconnus par la CSD et sont contestés par l'organisation syndicale.



M. Gélinas a aussi réagi aux propos tenus par un représentant des Teamsters qui ont été rapportés dans l'édition d'hier du Nouvelliste. Selon ce représentant, le syndicat semble divisé.

«Il n'y a pas d'animosité dans le groupe. Il y a un bloc antisyndical qui a tenté de bloquer le syndicat à sa formation! On n'est pas surpris de les voir traverser le piquet de grève», dit M. Gélinas, qui trouve «ordinaire» que les Teamsters aient fait signer des cartes d'adhésion en plein conflit.

Rappelons que le 4 août, la CRT avait ordonné à l'hôtel de cesser l'utilisation des briseurs de grève.