Native de Saint-Léon-le-Grand, celle qui intégra les rangs des Ursulines en 1955 fut la première femme au Québec à obtenir une maîtrise en sciences forestières de l'Université Laval, en 1969, cette même année où elle joignait le corps professoral de l'Université du Québec à Trois-Rivières.
La liste de ses réalisations laisse voir que cette pédagogue dans l'âme a consacré sa carrière à la vulgarisation scientifique, particulièrement celle relative à la nature et à l'environnement.
On lui doit notamment l'élaboration de programmes, la création de matériel pédagogique et la rédaction de manuels scolaires toujours en lien avec la nature. Elle a aussi transmis sa passion pour l'environnement et la biodiversité par l'organisation d'ateliers et de classes vertes pour les jeunes.
«Il ne faut pas oublier que j'ai commencé à enseigner aux enfants, dans une école de rang. Comme Émilie Bordeleau!» rappelle celle qui a par la suite enseigné au Collège Marie-de-l'Incarnation avant d'arriver à l'UQTR.
«À l'université, j'ai reçu et enseigné des connaissances plus poussées. Mais comme j'étais habituée d'enseigner aux plus petits, c'était facile pour moi de transmettre les connaissances et d'écrire des ouvrages pour faire connaître la nature», poursuit humblement soeur Lacoursière.
Parmi la quinzaine de publications qu'elle a signées, on peut citer Biodiversité des milieux humides, Fleurs sauvages du Québec, L'érablière apprivoisée, ainsi qu'une série d'herbiers.
Reçue officier de l'Ordre national du Québec en 2001, soeur Lacoursière a aussi mérité plusieurs distinctions dont le prix ACFAS/Northern Télécom pour l'enseignement des sciences, le prix Georges-Préfontaine de l'Association des biologistes du Québec, et le prix 3M Teaching Fellowship, décerné par la Society for Teaching in Higher Education.
Le parc aménagé par la Ville et ses partenaires (le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, les productions L'Envol du grand héron bleu, l'école Chavigny et le Fonds éco-municipalité IGA- Jour de la Terre), est situé en amont du pont Laviolette.
Décrit comme «milieu humide éducatif», le site nommé Parc Estelle-Lacoursière sera inauguré le mardi 14 septembre.
Soeur Lacoursière se dit flattée de l'honneur: «C'est quelque chose qui va avec ce que j'ai toujours préconisé, soit la mise en valeur des milieux naturels. Le lieu va permettre aux familles de s'y rendre et de mieux apprécier l'environnement, mieux connaître la nature».
«Si pour des gens le bord du fleuve ce n'est que des herbes, ils vont pouvoir découvrir que c'est aussi des animaux, des fleurs... Cette connaissance va aider à la protection de la nature et à la protection des rivages», croit la retraitée de l'UQTR qui se dévoue pour sa communauté en tant qu'assistante de sa supérieure.