La douleur est toujours vive pour la famille de Marc Lemay

Marc-Aurèle Lemay a toujours de la difficulté à accepter que son fils unique soit mort noyé lors de la Classique de 2007.

Trois années se sont écoulées depuis la mort tragique de Marc Lemay survenue en pleine compétition de la Classique internationale de canots, mais la douleur est toujours vive pour son père, Marc-Aurèle Lemay.


Le canotier de 36 ans, que tous surnommaient Marco, a sombré dans les eaux de la rivière Saint-Maurice le 1er septembre 2007 lors de la première étape de la Classique, après que son canot eut chaviré. Son coéquipier avait assisté impuissant à sa noyade.

Marco Lemay avait voulu récupérer sa casquette et sa rame pour reprendre la course à laquelle il participait pour la première fois. Ce qui lui avait coûté la vie.



«C'est ça qui a été son erreur, quand tu pognes un remous, tu descends dans le fond», regrette son père, rencontré hier par Le Nouvelliste à sa résidence du secteur Saint-Georges, à Shawinigan.

La rivière n'a pas cessé de ruisseler depuis les événements et M. Lemay est loin d'oublier qu'elle lui a volé son fils unique. «C'était le seul garçon que j'avais, c'est dur à accepter. C'était un bon gars, un sportif. Il riait tout le temps», se souvient-il de celui qui venait d'acquérir une maison à Saint-Élie-de-Caxton.

L'homme n'a d'ailleurs pas l'intention d'être présent à l'arrivée des participants de la présente édition, contrairement à l'an dernier.

«Je n'aime pas ça, c'est dur», laisse-t-il tomber, avant de se remémorer qu'il a appris la perte de son fils à Saint-Roch-de-Mékinac, alors qu'il s'attendait à l'accueillir à son retour de La Tuque.



M. Lemay croit que les mesures de sécurité de la compétition auraient avantage à être resserrées pour ne pas que l'histoire se répète.

«Je ne dis pas que Marco aurait été sauvé s'il avait eu sa veste de flottaison, mais ils (les canotiers) devraient être obligés de la mettre», déclare-t-il.

Dans les règlements de l'organisation, on peut lire que «les vestes de sauvetage «Approuvée Canada» sont obligatoires dans le canot».

Deux vestes par canot doivent être accessibles en tout temps, une à l'avant et une autre, à l'arrière. Elles ne doivent pas être collées ou attachées au fond du canot ou sous la toile. Deux sifflets doivent aussi se trouver sous la main des canotiers.

«Le tout sera vérifié à la mise à l'eau et à l'arrivée par les officiers de la Garde côtière auxiliaire du Canada. Toute équipe fautive sera disqualifiée», indique-t-on également.

Même si la tenue de la Classique replonge une fois de plus Marc-Aurèle Lemay dans de douloureux souvenirs, il se laisse porter par le bonheur qui semble l'avoir envahi jeudi dernier, lors d'une soirée commémorative concoctée par les amis de Marco.



Un bonheur décelé dans ses yeux quand il souligne que tous avaient enfilé le t-shirt vert de l'équipe 38, fièrement représentée par son fils en 2007.

Signe qu'il continue à ramer dans leur esprit, pour paraphraser le «Keep rowin'» inscrit sur le portrait de Marco que ses camarades ont conçu et remis au paternel.