Écrasement d'hélicoptère: un Trifluvien parmi les victimes

Le Trifluvien Yvon Cyr, 45 ans, prenait place à bord de l'hélicoptère qui s'est écrasé mardi au nord de Sept-Îles.

L'écrasement d'hélicoptère survenu mardi avant-midi, au nord de Sept-Îles, a fauché la vie d'un Trifluvien et de trois autres hommes, lors d'une opération de routine. Yvon Cyr, de Trois-Rivières, prenait place à bord de l'appareil pour remplir ses fonctions de monteur de ligne chez Hydro-Québec.


L'homme de 45 ans menait une inspection visuelle du service de télécommunications de la société d'État pour laquelle il travaillait, lorsque l'incident s'est produit à 40 kilomètres au nord de Sept-Îles, à la jonction des rivières Moisie et Nipissis.

L'utilisation d'un hélicoptère dans les endroits difficiles d'accès est courante pour ce type de vérification, indique la porte-parole d'Hydro-Québec, Stacey Masson. Celle-ci précise qu'Yvon Cyr était à leur emploi depuis mars dernier.



Il était alors accompagné de Benoît Gamache (31 ans, de Marieville) et de Jacques Brousseau (33 ans, de Saint-Lin). Ces derniers travaillaient pour Teka Construction, un fournisseur d'Hydro-Québec, et appuyaient M. Cyr dans l'inspection des pylônes et des antennes aménagés dans ce secteur boisé qui n'est pas accessible par la route.

Le pilote de 28 ans, Nicolas Turcotte, de Saint-Hyacinthe, a également péri dans l'écrasement.

Yvon Cyr n'en était pas à sa première inspection en hauteur, puisqu'il avait effectué ce travail pendant 11 ans chez Captel, une entreprise de télécommunications et de fabrication de structures d'aciers basée à Trois-Rivières.

Le personnel de la compagnie était sous le choc au lendemain des événements, hier. «Yvon était resté très lié à nous. On est une petite organisation et tout le monde est très lié les uns aux autres», a exprimé le vice-président exécutif de Captel, André Young.



«C'est une grande perte, parce qu'il était non seulement un employé exceptionnel, mais une grande personne. Il était au sommet de son art, du travail qu'il accomplissait», ajoute-t-il.

Pendant qu'un des employés de Captel avait été libéré pour supporter sa conjointe et ses deux filles, l'entreprise trifluvienne envisageait d'offrir un support psychologique à ses employés secoués par la tragédie.

André Young mentionne d'ailleurs que des ingénieurs de la compagnie ont l'habitude de survoler les chantiers d'Hydro-Québec à Sept-Îles.

«C'est extrêmement stressant ce qui est arrivé. Ça fait partie du quotidien. Dieu soit loué qu'on ne s'arrête pas à ça tous les jours», estime M. Young.

«La fatalité en a décidé ainsi, ça s'est fini différemment que ce qui est prévu», dit-il, attristé, en se rappelant que la fille aînée de M. Cyr fêtait son 16e anniversaire, hier.

Enquête en cours



C'est en rebroussant chemin à cause de mauvaises conditions météorologiques que l'hélicoptère de la compagnie Héli-Excel se serait écrasé.

Cette hypothèse provisoire est ressortie de la première journée d'enquête amorcée hier par l'équipe du Bureau de la sécurité des transports (BST), qui peinait toujours à déterminer les causes entourant le drame en fin de journée.

Les dernières images satellites ont permis de constater que le pilote de l'engin de type ASTAR 350 a fait demi-tour, le 17 août à 11 h 11. Le système GPS de l'hélicoptère a cessé de transmettre des données peu de temps après. C'est à ce moment que Héli-Excel a déployé les mesures d'urgence en envoyant un autre hélicoptère sur place. L'équipage de ce dernier n'a pu que constater la tragédie.

«Pour le moment, toutes les hypothèses sont encore étudiées. Il faut maintenant enquêter sur les conditions météorologiques, la compagnie, le pilote et son expérience [...] Le rapport pourrait être rendu public dans un an», a expliqué l'enquêteur désigné du BST, Pierre Gavillet.

Le BST a également constaté que l'appareil s'est écrasé sur un plateau rocheux à haute altitude. «L'hélicoptère a frappé le sol avec un angle assez prononcé et l'impact a été sévère», a-t-il affirmé. Des pièces de l'appareil ont même été retrouvées à plus de 30 mètres du point de collision.

Aucune anomalie du contrôle de vol n'a été constatée jusqu'à maintenant. Le moteur, qui fonctionnait vraisemblablement au moment de l'écrasement, sera transporté au laboratoire du BST, à Ottawa. Une autopsie sera pratiquée sur le corps du pilote pour vérifier la possibilité d'un malaise.

Avec Le Soleil et La Presse Canadienne.