«Une bien mauvaise nouvelle pour la région», a déclaré le maire de Bécancour, Maurice Richard, qui voit ainsi reculer des millions de retombées économiques, autant pour la Mauricie que le Centre-du-Québec, des millions qui semblaient pourtant à portée de main pour ces deux régions bien malmenées économiquement parlant.
«C'est ce qui s'appelle mal commencer sa semaine», n'a pu s'empêcher de laisser tomber Maurice Richard qui reste toutefois confiant de voir le projet de 2 milliards $ se réaliser.
Déjà la semaine dernière, Le Nouvelliste publiait qu'Hydro-Québec avait suspendu les contrats prévus dans ce projet de réfection, le plus important du genre au Québec.
Cette nouvelle faisait suite, elle, à un communiqué prudent émis au mois de juin, selon lequel Hydro-Québec considérait sérieusement l'idée de réviser l'échéancier de Gentilly-2.
Alors qu'elle avait annoncé la réfection de la centrale par une conférence de presse sur place, en présence du président Thierry Vandal, c'est par un court communiqué émis hier que la société d'État a fait part de ce revirement.
Hydro-Québec mentionne qu'elle a complété au début du mois l'arrêt de production annuel de la centrale dans le cadre de son programme d'entretien régulier et «qu'elle a constaté l'état satisfaisant des équipements».
On lit aussi que la décision de reporter le début des travaux survient dans le cadre de la révision des échéanciers de réfection en cours des centrales de type CANDU de Point Lepreau (Nouveau-Brunswick) et de Wolsong (Corée du Sud).
En outre, ce report devrait permettre d'obtenir les assurances nécessaires quant à l'identité du prochain propriétaire d'Énergie Atomique du Canada, principal fournisseur et entrepreneur dans le cadre du projet de réfection. Une décision qui traîne elle aussi en longueur.
Hydro-Québec précise par ailleurs qu'elle poursuivra ses investissements dans les activités régulières d'exploitation de la centrale et qu'elle continuera de surveiller les réfections en cours aux deux autres centrales CANDU.
Déjà, assure Marie-Élaine Deveault, des affaires publiques chez Hydro-Québec, la centrale de Wolsong a pu bénéficier du projet de Lepreau et on pense donc que la centrale de Gentilly-2 pourra aussi profiter d'un retour d'expérience.
Cela dit, les travaux réalisés par la Ville de Bécancour et le ministère des Transports dans le but de faciliter la circulation autour du futur chantier ne sont pas perdus, assure le maire Richard. Ces plans resteront pertinents dans deux ans.
Il se montrait toutefois très inquiet de la répercussion sur les firmes d'ingénieurs et de construction impliquées dans ce dossier.
«Je pense que ça va déranger beaucoup les soumissionnaires et les sous-traitants compte tenu des décisions qu'ils ont dû prendre par rapport à cet important contrat.»