René Richard purgera 30 mois de prison

Plusieurs commerçants de Trois-Rivières et de la Mauricie seront heureux d'apprendre que René Richard, un individu de 55 ans dont la dernière adresse se trouvait sur la rue Lacerte dans le secteur ouest de Trois-Rivières, est maintenant derrière les barreaux pour plusieurs mois.


Le juge Guy Lambert l'a en effet condamné à purger une sentence globale de 30 mois de prison, estimant que les très nombreux antécédents judiciaires de cet individu justifiaient une telle peine.

René Richard a fait pas moins de 41 victimes, la plupart de petits commerçants, qui ont perdu plus de 42 000 $ en marchandises de toutes sortes.



Aucun des biens volés, sauf un appareil de fax, n'a été retrouvé. L'accusé s'est d'ailleurs bien gardé de dire à la police ce qu'il avait fait avec son butin.

L'enquêteur Serge Dessureault de la Sécurité publique de Trois-Rivières, qui a piloté ce dossier, a révélé au tribunal que Richard fonctionnait toujours de la même façon.

Il se présentait dans un commerce, il achetait de la marchandise et il payait toujours par chèque. Il ne cachait pas son identité et signait les chèques de son vrai nom ou sur celui de Transport général René Richard.

Dans les faits, tant à la banque de Montréal, qu'à la CIBC ou à une caisse populaire, il n'avait pas d'argent dans son compte.



Une perquisition menée dans une résidence de la rue Godefroy, où Richard disait demeurer, a permis à l'enquêteur de recueillir une liasse de lettres destinées aux commerçants qui réclamaient le paiement des factures.

Il leur précisait qu'il avait temporairement des difficultés financières mais qu'il attendait la rentrée de plusieurs milliers de dollars. Il leur demandait d'être patient.

Cette résidence était de toute évidence inhabitée, a dit l'enquêteur, puisque que seuls des chats se trouvaient sur place, quelques meubles et aucune nourriture.

René Richard a sévi à Trois-Rivières mais également à Shawinigan, Saint-Tite et La Tuque. Qui plus est, l'enquêteur Dessureault a saisi des chèques qui auraient pu conduire à 17 autres plaintes.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Catherine Lacoursière, n'a pas manqué de préciser que dans les présents dossiers, ce sont plus de 75 accusations qui ont été portées.

Elle a rappelé que la carrière criminelle de l'accusé avait commencé en 1983 et n'avait jamais vraiment eu de cesse depuis. René Richard s'est spécialisé dans les fraudes.



La sentence la plus forte à ce jour avait été de 18 mois de prison ferme. Aussi, Me Lacoursière trouvait raisonnable qu'une sentence globale de 3 à 4 ans soit imposée.

Ce n'était évidemment pas l'avis du procureur de l'accusé, Me Simon Ricard, qui réclamait plutôt une sentence de 18 à 20 mois de prison.

L'avocat a expliqué que son client avait déjà purgé trois mois et demi de détention provisoire, détention qui a été difficile car Richard a dû être placé en «protection» à la suite de menaces exprimées par des détenus dont des amis ont été floués par l'accusé.

René Richard s'est excusé auprès des victimes. Cela n'a pas changé l'opinion du juge Lambert qui lui a fait comprendre que les gens qu'il a dupés étaient des petits commerçants qui devaient travailler de longues heures pour gagner leur vie et essayer de tirer des profits de leur entreprise.

«Il y a des limites à la compassion», a ajouté le juge en disant que dans un cas pareil, une peine significative et dissuasive s'imposait.