Le prévenu, qui compte à son dossier des antécédents de voies de fait et de supposition de personne et une cause pendante d'introduction par effraction et de possession d'outils de cambriolage, était accompagné de deux autres individus lorsque quatre pompiers de Shawinigan se sont approchés d'eux lundi dernier après avoir reçu un appel d'une personne qui mentionnait qu'un feu avait été allumé dans le secteur Beau-Rivage, près de l'usine de filtration.
En fait, selon l'enquête de police, les trois hommes faisaient brûler des gaines de plastique entourant des fils de cuivre.
Deux des individus ont été arrêtés mais le troisième, Jonathan Douville Marchand, a voulu quitter précipitamment les lieux avec son véhicule. Dans son empressement, il a frappé le pompier Jean-Claude Turcotte qui s'est écroulé au sol.
Se sachant recherché par la police, le prévenu s'est livré aux bureaux de la SQ mardi. Hier, il a été conduit au palais de justice de Shawinigan.
Le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Sébastien Émond, s'est objecté à la remise en liberté de l'individu. Il demeurera donc détenu jusqu'à lundi prochain.
Trois pompiers ont assisté à la comparution de Douville Marchand en signe de solidarité pour leur confrère.
D'autres pompiers s'étaient placés devant la caserne des pompiers (située à proximité du palais de justice) pour voir arriver le prévenu.
Aucun d'entre eux n'a voulu faire de commentaire, respectant ainsi la consigne donnée par le chef formation et prévention du service d'incendie, Carl Boulianne.
La panique
Selon une amie de Jonathan Douville Marchand qui le connaît depuis une quinzaine d'années, celui-ci a probablement agi sous le coup de la panique et de l'énervement.
«Jonathan, ce n'est pas un gars violent. Je suis sûre qu'il regrette ce qui est arrivé», a-t-elle déclaré en ajoutant qu'il était très conscient de ce qui était arrivé. Elle a indiqué qu'il n'était pas seul dans cette histoire mais que «c'est lui qui a fait la gaffe.»
Selon cette femme, Jonathan Douville Marchand n'est pas un garçon méchant. «Il a besoin d'aide car il ne lui manque pas grand chose pour qu'il retourne dans le droit chemin» précise-t-elle en soulignant que sa motivation allait être sa petite fille de deux ans qui, dit-elle, est sa raison de vivre.
Il va mieux
Quant au pompier Turcotte, il a pu regagner son domicile hier comme l'a mentionné Me Émond.
En fait, ses blessures se sont heureusement avérées moins graves qu'il n'y paraissait lundi au moment de l'impact. On avait lors cru à une fracture du bassin.
Il doit porter un équipement adapté pendant sa convalescence mais ses chances de guérison semblent bonnes.