On a beau se péter les bretelles à Trois-Rivières avec un projet d'amphithéâtre qui serait construit sur une remarquable pointe de terre située au confluent de deux cours d'eau magnifiques, mais il faut bien admettre que le Saratoga Performing Arts Center n'aurait rien à y envier. Niché dans un parc naturel extraordinaire, propriété de l'État de New York, il accueille pour chaque événement des gens de partout, de tous âges.
L'accès au site, le stationnement et la prise de possession des billets se font rondement. Le Saratoga Performing Arts Center (SPAC) dispose de vastes stationnements à proximité, ce qui diffère des plans établis jusqu'à maintenant pour l'amphithéâtre trifluvien.
On s'étonne d'abord de voir l'atmosphère décontractée qui règne au SPAC. Sur le stationnement, plusieurs spectateurs attendent de franchir les barrières en cassant la croûte à côté de leur véhicule. D'autres - vraisemblablement des détenteurs de billets d'admission générale sur l'espace gazonné - entrent sur le site avec un panier de pique-nique, une couverture, des lampions à la citronnelle. L'alcool est prohibé.
Il est évidemment possible d'acheter de la nourriture et des boissons dans l'une ou l'autre des concessions. Mais les coûts peuvent être dissuasifs. Une canette de bière de 700 ml (24 onces) coûte 13 $. Une bouteille d'eau en coûte 4 $, alors qu'une bouteille de boisson gazeuse en coûte 5 $. Cinq dollars aussi pour un simple hot dog, ou encore 13 $ pour un repas cheeseburger, qui comprend le burger, les frites et une boisson gazeuse. Heureusement, un des comptoirs offre des solutions repas plus «santé», mais dont les prix sont compétitifs avec ceux du fast-food voisin.
L'espace où sont regroupés les stands de nourriture, de souvenirs, de bière et de crème glacée se trouve tout juste au haut de la pente gazonnée où peuvent prendre place 15 000 à 20 000 personnes. Pour que 20 000 spectateurs y prennent place, il faudrait vraisemblablement qu'ils soient debout, puisque dans certains cas, lorsque la petite famille ou le groupe d'amis installent leur couverture et leurs chaises, le nombre de spectateurs au mètre carré diminue.
Sous le toit, les sièges sont disposés de façon traditionnelle. Et pas de pique-nique dans ces sections. Tout au plus est-il possible de déposer sa boisson dans le porte-gobelet du siège situé devant.
Bien sûr l'ambiance aux spectacles varie selon le type de concert dont il s'agit. Quand Sting s'est produit au SPAC le 31 juillet dernier, on pouvait voir beaucoup de trentenaires, mais aussi des spectateurs plus vieux, nostalgiques de The Police. Quand les Counting Crows étaient en vedette, lundi dernier, la foule était beaucoup plus jeune. Et quand le Philadelphia Orchestra s'est amené à Saratoga Springs pour le premier concert de sa courte saison estivale, le public était résolument plus âgé. Mais toujours les spectateurs affichaient une certaine désinvolture propre à l'été et au caractère bucolique de ce lieu de diffusion.
Évidemment, ce n'est pas toujours comme ça. Les populaires concerts du Dave Matthews Band - un groupe rock-folk - ou de Phish - un groupe de rock progressif - sont parmi les événements qui attirent les foules les plus imposantes au SPAC. Et dans ces cas, il y a parfois des débordements qui nécessitent l'intervention des policiers, voire des ambulanciers. Mais ce sont là des exceptions.
Quant à la vue et à la qualité du son, elles sont adéquates. Pour les orchestres classiques, l'acoustique de la partie couverte est intéressante, notamment en raison de l'impressionnante conque disposée sur scène. Mais pour les groupes rock, le son est meilleur à l'extérieur. Les spectateurs assis sur l'espace gazonné peuvent voir la scène, puisque l'angle le permet, mais pour certains concerts, des écrans géants sont déployés sur la façade de l'amphithéâtre, ce qui permet de mieux voir les artistes en prestation.
Enfin, la plus grande qualité de ce site exceptionnel - mais certains chefs d'orchestre pourront plutôt le voir comme un défaut - demeure le fait de pouvoir aussi entendre, surtout lors des concerts classiques, le concert de la nature environnante. Dans les passages plus doux de l'orchestre, il suffit de tendre l'oreille pour entendre le bruit du ruisseau voisin, les grenouilles qui coassent ou les criquets qui stridulent.
Sans partition.
Quelques grands concerts de l'été 2010 au SPAC
- 4 et 5 juin: Dave Matthews Band
> 3 juillet: Chicago et Doobie Brothers
> 8-10-12-14-16 et 18 juillet: Carmen, opéra de Georges Bizet
> 11 juillet: Bon Jovi
> 22 juillet: Goo Goo Dolls
> 23 juillet: Rush
> 30 juillet: Maroon 5
> 31 juillet: Sting, avec le Royal Philharmonic Orchestra (photo ci-contre)
> 2 août: Counting Crows
> 8 août: John Mayer
> 17 août: Kiss
> 27 août: Tom Petty & The Heartbreakers