Amphithéâtre: règlement d'emprunt ou pas?

Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, envisage toujours la possibilité de ne pas passer par un règlement d'emprunt pour financer la participation de la Ville dans le montage financier de l'amphithéâtre de Trois-Rivières sur Saint-Laurent. «On verra en temps et lieu», a-t-il simplement répondu lundi soir.


C'est la conseillère du district de Chavigny, Marie-Claude Camirand, qui a interpellé le maire sur le sujet. «Monsieur le maire, vous connaissez mes réticences dans le dossier de l'amphithéâtre. On parle d'un investissement de 15 millions $ de la part de la Ville. S'il y avait un règlement d'emprunt, on pourrait avoir une tenue de registre ou un référendum sur le sujet. Mais est-ce que je dois comprendre que vous ne comptez pas consulter officiellement les citoyens de cette façon-là?», a-t-elle questionné lors de la séance publique du conseil.

Le maire, visiblement agacé par cette intervention, a répondu qu'il était trop tôt pour confirmer quoi que ce soit. «Et un conseil municipal, ça parle par résolutions ou par règlements», a-t-il vaguement ajouté.



Depuis quelques semaines, le bruit court comme quoi la Ville pourrait choisir d'éviter le règlement d'emprunt et de financer la part municipale de l'amphithéâtre à même la réserve financière créée pour Trois-Rivières sur Saint-Laurent, dont le solde est présentement de plus ou moins quinze millions $.

La conseillère du district de Châteaudun, Monique Leclerc, avait d'ailleurs donné beaucoup de crédit à cette hypothèse il y a un mois, en annonçant qu'il valait mieux passer un règlement d'emprunt de 1 million $ pour Boréalis plutôt que de piger dans la réserve de Trois-Rivières sur Saint-Laurent. Elle plaidait alors qu'on aurait besoin de cette réserve lorsque viendrait le temps, pour la Ville, de verser sa part dans le financement de l'amphithéâtre.

Le maire Yves Lévesque avait par la suite reconnu que Mme Leclerc avait «ouvert la porte» à une des hypothèses sérieusement envisagées par la Ville. «C'est ce qu'on souhaite. Si on est capable de payer 14 ou 15 millions $ en paiement comptant, on va le faire», avait-il avancé, écartant alors du même coup la possibilité de prendre dans ces surplus ou ces fonds dédiés le montant de 1 million $ nécessaire pour Boréalis. Lundi soir dernier, sa position ne semblait pas avoir changé.

«C'est un beau problème d'avoir de l'argent comptant. Tant mieux si on peut payer certaines choses et éviter d'emprunter», a-t-il remarqué après l'assemblée publique du conseil.



Quelques minutes plus tôt, lors de la période de questions, un citoyen avait lui aussi soulevé la question du fonds réservé à Trois-Rivières sur Saint-Laurent. Éric Verville faisait remarquer que jusqu'à maintenant, cette année, les règlements d'emprunt adoptés par la Ville pour Boréalis ou pour Trois-Rivières sur Saint-Laurent, totalisaient près de 15 millions $.

«Pourquoi ne pas avoir puisé dans le fonds?», a-t-il demandé. «C'est une question de choix», a simplement répondu le maire Lévesque. «C'est des vases communicants. Si on avait pigé dans le fonds pour payer ce qu'on avait à payer, on n'aurait pas pu le faire pour payer d'autre chose», a-t-il ajouté par la suite.

Sorties publiques

Tout cela survient au moment où le «groupe des 7», formé des conseillers André Noël, Sylvie Tardif, Catherine Dufresne, Marie-Claude Camirand, Alain Croteau, Françoise Viens et Marie-Josée Tardif, a décidé de convoquer la presse justement au sujet de l'amphithéâtre.

Les sept conseillers feront pour la première fois une sortie commune, concertée et officielle, au cours de laquelle ils partageront les actions qu'ils comptent entreprendre concernant ce projet.

Leur conférence de presse de ce matin suivra de quelques minutes la première sortie médiatique de la Corporation de l'amphithéâtre, qui devrait dévoiler certains éléments de l'animation estivale au centre-ville, un des mandats corollaires qui lui ont été confiés par la Ville.