Devant l'ampleur des réactions et l'impossibilité d'accorder une entrevue à tout le monde, Mgr Veillette a pris la décision d'émettre un communiqué hier après midi, dans lequel l'assemblée des évêque réclame «un dialogue serein sur l'avortement».
Cela dit, Mgr Veillette ne condamne pas le cardinal Ouellet (qu'il ne nomme nulle part dans son communiqué). Il rappelle plutôt la conviction profonde de l'Église catholique dans ce domaine, bien connue depuis le rappel de Jean-Paul II, en 1995, dans son encyclique L'Évangile de la vie: «dès notre conception, dans le sein de notre mère, nous sommes déjà tous et toutes un être personnel, infiniment précieux qui est l'objet d'un amour inconditionnel de Dieu».
L'évêque de Trois-Rivières ajoute qu'il sait bien que cette conviction n'est pas partagée par tous les Québécois. «Et qu'il nous faut donc, comme société, trouver le moyen de vivre et de cheminer dans l'écoute et le respect mutuels».
Encore une fois, les évêques disent constater que la question de l'avortement évoque tellement de drames humains et de déchirement des consciences «que les passions se déchaînent très rapidement dès que le sujet est évoqué.»
«L'âpreté des échanges sur cette question comme sur celle de l'euthanasie montre à l'évidence qu'il y a chez nous des divergences profondes sur la façon de concevoir l'être humain», écrit Martin Veillette.
Ce dernier reconnait qu'il est urgent de retrouver une sérénité dans l'actuel débat «où dominent actuellement la malveillance et le jugement à l'emporte-pièce.»
«Là où tous devraient s'entendre, pro-vie comme pro-choix, lit- on dans le communiqué, c'est sur la nécessité absolue de mettre en place des mesures pour que toute femme enceinte en détresse puisse être accompagnée, aidée, entourée et aimée. Il ne faut jamais que ce soit la détresse, la misère ou le désespoir qui acculent les femmes à considérer une option aussi grave que l'avortement. De fait, à nos yeux, aucun vrai choix n'est possible, en conscience, s'il n'y a pas vraiment deux options et si l'avortement est la seule voie envisagée ou envisageable».
Les évêques ne vont toutefois pas jusqu'à donner des exemples concrets de ce que devraient être «ces mesures» permettant d'accompagner les femmes.