Un voile, ce n'est pas une casquette

Ce n'est pas parce que le port du voile islamique par trois élèves irakiennes est toléré par la direction de l'école secondaire des Pionniers, à Trois-Rivières, qu'un garçon peut maintenant entrer en classe avec sa casquette du Canadien sur la tête.


La décision de l'institution publique d'accommoder les jeunes filles musulmanes a soulevé des questions et commentaires au cours de la dernière semaine, dont les critiques de Louise Hubert qui s'est fait connaître pour sa lutte contre la prière à l'hôtel de ville.

Plus ou moins surpris par la réaction de Mme Hubert qui demande à la direction de l'école de revenir sur sa décision, le directeur général de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, Michel Morin, rappelle qu'avant d'établir son code de vie, un conseil d'établissement doit prendre connaissance des assises légales, dont la Charte canadienne des droits et libertés et le projet de loi 94 qui établit les balises encadrant les demandes d'accommodement dans l'Administration gouvernementale et dans certains établissements.

Pourquoi le hijab et pas la casquette? «Tout ce qui peut avoir une référence à une culture ou à une religion est accepté», explique M. Morin qui confirme en riant que l'interdiction de la casquette est maintenue même si, ces jours-ci, le hockey est une véritable religion au Québec.

«Quand c'est bien expliqué, je fais confiance», commente M. Morin avant de mentionner que les élèves de l'école secondaire des Pionniers ont été sensibilisés ces dernières années aux diverses cultures, et ce, avec l'arrivée d'une centaine d'élèves d'une vingtaine de nationalités différentes.

«Pour le moment, il n'y a pas de problématique dans l'école», tient à préciser M. Morin, conscient que la commission scolaire devra s'ajuster aux différentes réalités qui découlent de l'arrivée grandissante d'élèves venus d'ailleurs.

«Pour que ça se vive bien, nous devrons nous ajuster», conclut M. Morin.