C'est la frénésie dans la région

La victoire du Canadien a été célébrée par plus de 300 jeunes qui ont pris d'assaut la rue Louis-Pasteur. Les policiers de Trois-Rivières ont dû intervenir pour contrôler la foule.

Dans un même élan de frénésie, c'est toute la région qui a vibré, hier soir, au rythme du Canadien de Montréal. Les prières, les cris d'encouragements, les klaxons, les banderoles et toutes ces démonstrations de partisanerie plus imaginatives les unes que les autres (on a notamment fait sonner les cloches de la Cathédrale de Trois-Rivières et monté les marches à genou) n'auront pas été vains puisque le Tricolore l'a emporté sur les Penguins de Pittsburgh. Une victoire qui a été célébrée avec vigueur, tout particulièrement par 300 jeunes qui ont pris d'assaut la rue Louis-Pasteur.


À moins de vivre sur une autre planète hier soir, il était en effet difficile de ne pas se laisser emporter par la ferveur collective, pour ne pas dire la frénésie qui s'est emparée de la région. Une trentaine de personnes ont répondu à l'invitation de NRJ en se rassemblant au pied des marches de la Cathédrale de Trois-Rivières pour exprimer haut et fort leur enthousiasme.

Ils ont en effet monté les marches à genoux en guise de soutien aux joueurs. «Je veux souffrir avec eux. C'est ma façon de les appuyer», s'est exclamée Stéphanie Ayotte. Pour sa part, Maxime Lamothe estime que l'occasion était trop belle pour faire appel aux saints. «C'est vrai que je ne vais jamais à la messe, mais je crois que c'est surtout l'occasion de se rassembler.» Enfin, Kevin Dallaire était présent en guise de soutien moral. «À défaut d'être à Pittsburgh, je suis à Trois-Rivières. Là, je m'en vais me trouver un gros party pour aller écouter la partie et célébrer leur victoire», a-t-il déclaré.



Comme si ce n'était pas assez, le curé François Gravel, un fier partisan qui a même porté une étole à l'effigie du Canadien, était lui aussi de la partie. Il a notamment fait sonner les cloches de la Cathédrale. «Je ne sais pas si c'est la première fois que ça se fait, mais je crois que c'est une façon pour l'Église de dire à la population qu'on s'associe à eux et qu'on partage cette même ferveur. Fondamentalement, les cloches visent à solliciter l'attention des gens sur un événement particulier, qu'il soit historique ou non», a-t-il précisé.

Dans les bars et les restaurants, l'ambiance était encore plus survoltée. À la brasserie 500 de Saint-Tite, plus de 100 fans en délire s'étaient attroupés devant les télévisions et écrans géants pour assister au match. «Depuis que les séries sont commencées, c'est la plus grosse soirée. C'est extraordinaire! Surtout que nous ne sommes que mercredi. Je compare cette soirée au Super bowl mais en plus gros encore. Après tout, c'est notre équipe qui joue, alors l'émotion des partisans est au rendez-vous», s'est exclamé Réjean Gagnon, propriétaire.

Pour l'occasion, il avait même pris soin de «faire venir les fantômes» pour reprendre son expression. «Depuis quatre ans, on installe une corde à linge à l'extérieur avec des chandails des anciens joueurs, mais aussi des chapelets et plein de babioles en lien avec la Coupe Stanley», a-t-il ajouté.

À Trois-Rivières, trois mots étaient sur toutes les lèvres: Go Habs Go. Au centre-ville tout particulièrement, c'était la folie dans les bars, notamment au Moose Bar and Grill. «Notre chiffre d'affaires vient d'exploser pour un mercredi. Il y a plus de 150 personnes dans le bar. On a même ouvert notre terrasse et installé des télévisions. L'ambiance est carrément électrisante», a indiqué le gérant François Deschênes.



La moitié des tables avaient été réservées dans l'heure qui a suivi la dernière partie lundi soir. Pour les clients sans réservation, ils ont commencé à arriver à compter de 16 h pour s'assurer d'avoir une place. «C'est super l'ambiance! Pour rien au monde, nous n'aurions manqué cette partie, surtout que nous  sommes des partisanes convaincues à partir du cinquième match. C'est la seule équipe qu'on a, il faut l'encourager», ont raconté Émilie Fontaine et Pascale Tremblay.

Plus de 300 jeunes ont bloqué la rue Louis-Pasteur

Bien au fait des risques de débordement, la Sécurité publique de Trois-Rivières a pour sa part accru sa surveillance, tout particulièrement dans le secteur de la rue Louis-Pasteur. On se rappelle que lors de la victoire du Canadien contre Washington, une centaine de jeunes partisans avaient envahi la rue Louis-Pasteur pour célébrer la victoire. Les policiers avaient dû intervenir.

L'histoire s'est répétée, hier, mais cette fois-ci ce sont près de 300 jeunes qui ont festoyé en grand, bloquant carrément la rue Louis-Pasteur, faisant brûler des matelas, des divans et des pingouins en peluche. Les policiers se sont immédiatement rendus sur place pour contrôler la foule, éviter les débordements et éteindre les feux. Ils ont notamment fait appel à du personnel supplémentaire en assistance. Au moment de mettre sous presse, les policiers poursuivaient leur surveillance; on ne rapportait alors aucun incident malheureux.