Dans sa petite chambre de la Villa champêtre du secteur Pointe-du-Lac, Monique Girard affichait un large sourire, samedi. Elle s'esclaffait et rappelait sans cesse à ses proches à quel point elle les aime.
Bien sûr, la dame plus que centenaire vit avec son lot de petits problèmes de santé. L'ouïe n'est plus aussi efficace que jadis. Elle doit se déplacer en fauteuil roulant. Et les échanges sont plus difficiles.
Mais une certaine lucidité, ses yeux clairs et la force de ses membres rappellent qu'elle est bien en vie. À preuve, jusqu'à tout récemment, Mme Girard demeurait toujours à la maison. Et les pronostics des médecins sont excellents, dit-on.
Mais pour revendiquer une telle longévité, il doit bien y avoir une recette. Peut-être bien, si l'on en croit la petite-fille de Mme Girard, Louise Hébert. Il semble que les ingrédients soient relativement simples.
«Ma grand-maman ne faisait pas beaucoup d'exercice et ne s'alimentait pas nécessairement bien. Ma conclusion, c'est qu'elle n'a pas vécu de stress. Elle prenait la vie du bon côté. Nous, on se préoccupe beaucoup de tout et de rien. Mais elle, elle prend la vie un jour à la fois», avance-t-elle.
Dans les faits, Monique Girard a traversé les époques. Ses proches soulignent d'ailleurs avec une certaine admiration qu'elle a vécu les deux grandes guerres et l'épisode de la grippe espagnole.
Elle représente toute une partie de l'histoire. «Je trouve qu'on ne s'intéresse pas assez à nos personnes âgées, dit sa petite-fille. Pourtant, c'est notre culture, c'est notre histoire. Avec ma grand-maman, j'en apprends tous les jours.»
Une belle vie
Dans ce long parcours de vie, Monique Girard a fondé une famille comptant neuf enfants. Du nombre, la dame de 107 ans a donné naissance à des jumeaux, et ce à trois reprises, rien de moins.
Aujourd'hui, s'ajoutent au portrait familial une vingtaine de petits-enfants et un nombre impressionnant d'arrière-petits-enfants. «On en est maintenant à cinq générations», lance Louise Hébert.
La nouvelle résidente de la Villa Champêtre hoche la tête quand on lui demande si elle est heureuse de la vie qu'elle a vécue. Son plus beau souvenir? «Ah!, il faudrait que j'y pense, dit-elle lentement en riant. J'aurais beaucoup d'histoires à raconter...»
Par ailleurs, on n'en doute point, les enfants de la centenaire, âgés aujourd'hui entre 74 et 86 ans, se disent aujourd'hui très fiers de ce qui fut accompli par leur mère. «On est très fiers, dit le cadet de la famille, Maurice Hébert. On a été bien heureux et on a eu une famille unie.»
Or, maintenant, la doyenne de la famille pourrait devenir celle de la région, voire de la province. En effet, à l'heure actuelle une dame de Bécancour, Gloriam Hébert, détiendrait ce titre, à 108 ans.
Notons toutefois qu'aucun registre officiel n'est tenu au Québec à ce sujet.