Les soeurs Tardif se défendent

Sylvie et Marie-Josée Tardif

Les conseillères municipales Sylvie et Marie-Josée Tardif étaient de retour de vacances, cette fin de semaine. Elles en ont profité pour faire le point et se défendre hier en lien avec l'enquête que mène le Directeur général des élections au sujet des accros relevés dans leurs dépenses électorales. Chose certaine, il s'agissait d'un témoignage fort attendu.


Loin de la région, au Mexique, les deux soeurs élues au conseil municipal ont en effet vécu une semaine particulièrement mouvementée. Surtout pour Marie-Josée Tardif, à qui l'on reproche d'avoir omis de transmettre une facture de plus de 600 $, pour des placements publicitaires effectués sur les autobus de la Société des transports de Trois-Rivières.

La représentante du district des Plateaux aurait ainsi enfreint la loi électorale et dépassé le seuil limite permis par Québec. Or, la conseillère maintient sa version des faits et plaide la bonne foi. D'ailleurs, les démarches avec le DGE pour clarifier la situation sont enclenchées depuis février déjà, dit-elle.



«Quand la Ville m'a téléphoné pour me dire qu'il manquait une facture, je suis tombée des nues et j'étais estomaquée. On n'a pas reçu cette facture-là! Et si on avait voulu cacher une facture, on aurait sûrement pas choisi la STTR, a-t-elle confié en entrevue. Je ne veux surtout pas perdre ma réputation pour 600 $.»

Mais qu'est-il advenu de ce relevé de compte au coeur du litige? «Je ne saurais vous le dire. Et je ne veux blâmer personne, tant chez mes bénévoles qu'à la STTR. Mais l'entente datait de septembre et nous n'avons eu qu'un rappel six mois plus tard...»

Pour soutenir cette version des faits, un témoignage sous serment a d'ailleurs été livré auprès du greffier de la Ville, cet hiver. Ceci dit, consent Marie-Josée Tardif, le mal est fait. Et elle se dit prête à assumer les conséquences de ce geste qu'elle qualifie de «méprise et malentendu».

«Je ne veux pas mettre de pression sur le DGE en ce moment. Il m'a donné une marche à suivre et je la suis. Je vais affronter ce qui va suivre. Je vais prendre mes responsabilités et s'il y a une amende, je vais l'assumer», explique la nouvelle conseillère.



Cette facture pourrait être salée. Une telle infraction pourrait effectivement lui coûter entre 1000 $ et 10 000 $. Mais plus encore, l'adversaire de Mme Tardif dans la récente lutte électorale pourrait exercer certains recours et exiger un nouveau scrutin. Joan Lefebvre n'a toutefois pas encore fait connaître ses intentions à ce sujet.

Des locaux dans les normes

Sylvie Tardif a aussi voulu rétablir certains faits, alors que le DGE s'inquiète de la somme déboursée par son équipe pour la location de locaux lors de la période électorale. On estime que les frais déboursés seraient en-deçà des prix du marché.

La conseillère municipale rétorque que tout a été fait dans les normes. L'emplacement choisi est celui qui sert de bureau à la représentante du district de Marie-de-l'Incarnation, au sein des installations de l'organisme COMSEP sur la rue Saint-François -Xavier.

«Je n'ai rien à cacher», affirme celle qui agit aussi à titre de directrice générale de COMSEP, en montrant les relevés mensuels du loyer des trois dernières années.

«Ce que la comptable a fait, c'est établir la proportion pour les 14 jours de campagne. Ça fait trois campagnes que je fais et c'est toujours la même façon de faire.»



Mais Sylvie Tardif n'apprécie guère les insinuations faites dans la dernière semaine. «Que l'on s'attaque à moi, ça ne me dérange pas. Mais qu'on s'attaque à COMSEP, je ne peux pas le tolérer. C'est un organisme qui a travaillé trop fort pour bâtir sa réputation.»

Campagne de discrédit

Au final, les deux soeurs Tardif en arrivent à une conclusion unanime. Dans le contexte qui est tendu actuellement à l'hôtel de ville de Trois-Rivières, ces récents événements confir- ment qu'il existe un important malaise et que le jeu politique est dur.

«On est dans la mire en ce moment. On tente de nous discréditer. Pourtant, le DGE, ce n'est pas rare qu'il se penche sur des vérifications comme celles-là», dit Sylvie Tardif en rappelant que 19 candidats font actuellement l'objet d'une investigation.

«C'est clair que c'est ce qui se passe, ajoute sa soeur. Mais je me raccroche au fait que ma réputation n'est plus à faire. Je suis intègre et je n'ai rien à cacher.»