Luc Arvisais: «J'ai été extrêmement chanceux»

De retour à la maison, Luc Arvisais amorce sa convalescence. Celui qui a frappé un castor avec son vélo est maintenant capable d'en rire, notamment avec les nombreux cadeaux que ses amis lui ont fait parvenir... comme cette jolie peluche!

Il y a quelques semaines, on aurait dit à Luc Arvisais que sa saison de vélo serait écourtée en raison d'une collision avec un castor, il en aurait ri à gorge déployée. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, ce banal accident de vélo par un froid matin d'avril aurait pu lui coûter la vie. Ça, il en est bien conscient.


«J'ai été extrêmement chanceux dans ma malchance. Les médecins me l'ont dit, j'aurais pu y laisser ma peau ou alors finir dans un fauteuil roulant. Oui j'ai des séquelles, mais comparé à ce que ça aurait pu être, ce n'est rien», lance le commissaire industriel au CLD de Shawinigan.

 



Au repos depuis son accident, le 8 avril dernier, Luc Arvisais a d'abord passé dix jours à l'hôpital, dont six aux soins intensifs. De retour chez lui depuis quelques jours, c'est d'abord pour lancer un message de prévention qu'il a accepté de raconter son histoire au Nouvelliste.

Car ce matin-là, pour une des rares fois dans sa vie, Luc Arvisais ne portait pas son casque de vélo. «Je m'étais levé plus tôt que d'habitude parce que j'avais une réunion le matin. Je fais toujours environ 15 km de vélo avant d'aller travailler. Ce jour-là, j'ai vu qu'il faisait très froid alors j'ai cherché ma cagoule que je mets d'habitude en dessous de mon casque. Je ne la trouvais pas alors j'ai décidé de mettre une tuque en me disant: il n'arrivera rien!» confie Luc Arvisais.

En arrivant sur la route des Vétérans, vers la côte cachée, le cycliste a voulu prendre de la vitesse dans la descente pour mieux remonter la côte ensuite. «Je la connais par coeur cette route. Je roule sur le même chemin à tous les jours depuis des années. Je me suis donc placé en position penchée pour prendre de la vitesse avec une confiance aveugle dans la chaussée. Mais ma roue a heurté quelque chose et j'ai senti le vélo partir vers l'avant. J'ai à peine eu le temps de voir une grosse boule de poil sur la chaussée après l'impact», se souvient Luc Arvisais.

Par la suite, c'est le néant total! Le cycliste n'a plus de souvenir de sa chute, qui a pourtant été très violente. Sa tête est allée heurter le garde-fou, lui causant des fractures au nez et à la base du crâne, deux hématomes au cerveau, un traumatisme crânien en plus de lui casser deux dents. Des automobilistes qui ont été témoins de l'accident se sont approchés pour venir en aide au blessé, qui fut rapidement transporté à l'hôpital.



«C'est la mère de l'homme qui a contacté les policiers qui m'a retracé sur Facebook et qui m'a raconté comment tout s'était passé. Moi, j'étais à demi conscient, je ne me souviens de rien. Il paraît que je voulais reprendre ma route et rentrer chez moi sur mon vélo. Il paraît aussi que j'ai demandé aux ambulanciers d'embarquer le vélo dans l'ambulance», évoque le cycliste en éclatant de rire.

Aujourd'hui, Luc Arvisais prend beaucoup de repos et se remet en forme tranquillement. «Je prends des marches dans le quartier, mais il ne faut pas que j'aille trop vite. Des fois, quand je me lève trop vite du divan, je me sens encore étourdi. Ça va passer, il faut que je me laisse du temps», explique celui qui a aussi développé un acouphène depuis l'accident. «Ça aussi, ça devrait passer», assure-t-il.

Ses amis, pour leur part, ont marqué le coup en lui envoyant des peluches ou des cartes de souhaits de castor, pour mieux en rire qu'en pleurer. «C'est la première chose que les gens me demandent quand ils me voient: le castor, est-ce que c'est une joke? C'est vrai que ça paraît incroyable, mais c'est bien ce qui est arrivé!»

L'entraînement de vélo reprendra quant à lui lorsque le médecin lui aura donné le feu vert... et ce sera à petites doses. «Je vais être beaucoup plus vigilant à l'avenir, jamais plus je n'aurai une confiance aveugle dans la route. Mais surtout, plus jamais je ne ferai de vélo sans casque. Le cinq minutes que ça m'aurait pris pour trouver ma cagoule, je le prendrai à l'avenir», mentionne-t-il.