Le très faible intérêt démontré envers cette spécialisation, au cours des dernières années, explique cette décision. Après le premier tour d'admission pour l'année scolaire 2010-2011, seulement trois étudiants rencontraient les exigences.
«Tout le monde est déçu», conçoit le directeur général du Collège Shawinigan, André Gingras. «Ce n'est pas une décision heureuse, mais c'est une décision rationnelle.»
Le programme avait été suspendu l'automne dernier. Aucun étudiant de première année n'y avait fait son entrée. Si le programme Technologie de l'électronique (voie de spécialisation en télécommunications) était revenu à l'automne, il n'aurait donc admis que trois étudiants de première année, aucun de deuxième et sept de troisième.
«On ne peut pas maintenir un programme dans ces conditions. Ce n'est pas viable», résume M. Gingras. Pour lui, un sursis devenait possible avec huit nouvelles inscriptions.
«Nous aurions tenté un dernier effort, mais on s'est arrêté à trois, malgré la promotion faite pour maintenir le programme, par nous et par les gens de l'industrie», rappelle-t-il.
L'automne dernier, des entrepreneurs en électronique de Shawinigan s'étaient mobilisés pour sensibiliser l'opinion publique et stimuler la relève. La démarche n'a visiblement pas provoqué les résultats souhaités.
«C'est toujours une décision difficile», reconnaît M. Gingras. «Personne n'aime fermer des programmes. Il existe une partie émotive là-dedans, mais ça s'est très bien passé. Tout s'est fait de façon sage et civilisée.»
En fait, ce programme était offert, sous diverses appellations, depuis l'ouverture du Collège Shawinigan, en 1968. Compte tenu du développement d'une industrie forte en électronique au Centre-de-la-Mauricie au fil de ces années, cette décision provoquera une petite secousse dans le milieu des affaires.
«Si on regarde ça d'un angle positif, c'est aussi un fort symbole pour dire que le Collège Shawinigan, comme la région, se redéfinit», fait remarquer M. Gingras. «Nous allons redéfinir le collège en fonction de la nouvelle diversification économique de la région.»
Le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport verra à ce que les professeurs et les étudiants touchés soient assignés ailleurs, vraisemblablement au Cégep de Trois-Rivières qui offre déjà ce programme.
«Notre décision correspond à l'effort de rationalisation que la ministre Courchesne a demandé aux collèges de toutes les régions», précise M. Gingras.
Ce dernier rappelle que le Collège Shawinigan poursuivra ses démarches pour offrir un diplôme d'études collégiales en soins pré-hospitaliers d'urgence pour compenser cette perte.
«Nous avons fait notre effort de rationalisation, alors nous allons demander au Ministère de nous donner un coup de main pour nous trouver un nouveau programme. Mais ce n'est pas un automatisme», concède le directeur général.