Un grand pas pour le projet de l'écohôtel-école

L'Édifice Ameau construit en 1928 dans le centre-ville de Trois-Rivières, connaîtra une nouvelle vie lorsqu'il sera transformé en écohôtel.

Cette fois, c'est la bonne! Le projet d'écohôtel-école dans l'édifice Ameau, tel qu'annoncé par Le Nouvelliste en février 2009, se réalisera bel et bien puisque Filaction, le fonds de développement spécialisé en économie-sociale, vient d'en faire l'acquisition pour l'organisme Vire-Vert de Trois-Rivières.


L'annonce officielle devait se faire vendredi seulement. Mais comme tout se sait rapidement dans le milieu des affaires trifluvien, Jean-François Aubin, coordonnateur de la Démarche des premiers quartiers et Jeanne Charbonneau, directrice-générale de Vire-Vert de Trois-Rivières, n'ont pu que confirmer la nouvelle.

Les promoteurs présentent ce projet évalué à 10 millions $ comme «ambitieux et novateur», «un modèle de développement durable d'écoconstruction, d'écogestion et d'écocitoyenneté»: un projet qui ferait entrer Trois-Rivière dans le nouveau créneau du tourisme durable.



Les locataires de l'édifice (déjà au courant), qui sont détenteurs pour la plupart d'un bail d'une durée d'un an, ont été assurés que leur contrat sera respecté. Mme Charbonneau de même que Filaction ont été très clairs sur ce point.

De toute façon, fait remarquer Mme Charbonneau, plusieurs études restent à être complétées avant le début des travaux et il faudra au moins un an pour y arriver.

Du côté de Vire-Vert, on soutient qu'il s'agit d'un grand pas de franchi dans le développement du 1er écohôtel-école au Canada. Ce sera le premier à donner une formation en écogestion aux étudiants en hôtellerie, en restauration, en tourisme, en plus d'être le premier hôtel-boutique entièrement écogéré et écoconstruit (LEED or).

La construction qui vise la certification reconnue en construction durable sera d'abord pensée et élaborée en Processus de desing intégré (PDI), soit un processus multidisciplinaire qui prévaut dans le domaine et qui a pour but de réunir les différents acteurs de la construction autour d'une même table.



Les retombées directes escomptées de ce projet sont de 8 à 13 millions $ en 5 ans, sans compter les achats effectués par les futurs clients de l'hôtel.

Maintenant que le bâtiment est accessible pour faire les plans et devis du projet, mentionne Mme Charbonneau, on compte lancer les appels d'offres sous peu.

Chez Vire-Vert, on ne cache pas l'enthousiasme que suscite ce projet. L'emplacement même de l'hôtel-boutique, pratiquement dans l'arrondissement historique, devrait permettre «une véritable immersion dans l'art et le panorama de Trois-Rivières», dit-on, en plus de contribuer à l'augmentation de l'achalandage dans ce secteur du centre-ville.

Mme Charbonneau est d'avis que ce projet novateur fera parler de Trois-Rivières un peu partout au Québec. «Cet hôtel participera à la revitalisation et au dynamisme du centre-ville sur une artère qui va devenir un axe important vers Trois-Rivières sur Saint-Laurent.»

Signalons qu'à ce jour, plusieurs études ont été réalisées sur le bâtiment à la suite d'une étude comparative de localisation (amiante, structure, enveloppe et valeur marchande). Vire-Vert a aussi chapeauté plusieurs rencontres multidisciplinaires avec des spécialistes de la construction.

La directrice note par ailleurs que certains aspects du projet ont déjà été mis en place au cours de la dernière année, dont le lancement d'un Centre de transports durables et d'un Centre de gestion des déplacements, le Groupe mauricien en construction durable ainsi que la Journée internationale «En ville sans ma voiture».



Pas moins d'une trentaine de partenaires financiers sont impliqués dans différents aspects du projet, sans oublier une centaine d'étudiants provenant principalement de l'UQTR et du Cégep de Trois-Rivières.

«Le projet d'écohôtel-école constitue en effet un laboratoire de pratique pour les différentes institutions d'enseignement de la région, confie Mme Charbonneau, dans des disciplines aussi différentes que le marketing, la comptabilité, la logistique du transport, la gestion des PME, la géographie, la massothérapie, le tourisme ou le graphisme. Le Carrefour communauté-université développé avec l'UQTR est une véritable réussite et permet à de nombreux étudiants d'avoir pour la première fois une expérience dans le milieu communautaire et parfois une première expérience sur le marché du travail.»

La directrice générale de Vire-Vert mentionne en terminant qu'une vingtaine d'organisations et institutions de la région soutiennent le projet. Il reste maintenant à conclure de véritables partenariats.