Un développement résidentiel collé sur l'autoroute?

La Ville de Trois-Rivières vient d'entrouvrir la porte à un développement résidentiel le long de l'autoroute 40, dans le secteur de Cap-de-la-Madeleine. Et certains conseillers craignent de voir un tel développement susciter des plaintes comme c'est le cas dans d'autres secteurs de la ville.


Le conseil trifluvien a entériné, hier soir, une résolution par laquelle la Ville accepte l'offre de vente, par le ministère des Transports, d'une bande de terrain d'environ 50 mètres sur 350, coincée entre la rue du Parc et l'autoroute 40, dans le district électoral de Châteaudun.

Il s'agit en fait de la bande de terrain qui longe l'autoroute, tout juste à côté d'un commerce de véhicules récréatifs.



La Ville de Trois-Rivières devrait donc se porter acquéreur de ce terrain pour un montant de 390 000 $ et elle entend en modifier le zonage pour permettre à des promoteurs d'y implanter des immeubles résidentiels.

Le conseiller du district du Sanctuaire et ancien maire de Cap-de-la-Madeleine, Alain Croteau, a demandé le vote sur cette résolution.

«La résolution nous dit que la Ville veut acquérir ce terrain-là pour aménager un stationnement public sur une partie de celui-ci. Mais elle ne nous dit pas que l'autre partie du terrain servira pour du résidentiel. Et je pense que comme Ville, on a une responsabilité de ne pas laisser des constructions résidentielles se faire à cet endroit-là, collées sur l'autoroute», a-t-il plaidé hier soir.

Selon M. Croteau, il serait plus approprié d'envisager simplement une plantation végétale à cet endroit, afin d'améliorer encore l'écran qui sépare l'autoroute des résidences unifamiliales construites de l'autre côté de la rue du Parc.



Cette intervention du conseiller Croteau a trouvé écho auprès de sa collègue du district de Chavigny, Marie-Claude Camirand, qui se retrouve avec des citoyens réclamant des écrans antibruit parce qu'ils se trouvent à proximité de l'autoroute 55.

«Les résidents adossés à l'autoroute se retrouvent avec des problèmes et par esprit de solidarité avec les gens de mon quartier, je vais voter contre la résolution parce que je considère qu'on ne doit pas permettre un développement résidentiel aussi près de l'autoroute», a indiqué la conseillère.

Outre Alain Croteau et Marie-Claude Camirand, la conseillère Françoise Viens a également voté contre. Les treize autres conseillers ont voté en faveur.

Pour le maire Yves Lévesque, un développement résidentiel de faible densité - on parle d'immeubles à quatre logements - pourrait faire en sorte d'éviter de voir pousser un développement commercial à cet endroit, ce qui est encore moins souhaitable pour les résidents de la rue du Parc.

Une partie du terrain en question, immédiatement à côté du commerce de véhicules récréatifs, sert présentement de stationnement pour les utilisateurs de la piste cyclable ou de ski de fond qui se trouve de l'autre côté de l'autoroute.

Un tunnel permet d'y accéder facilement. La Ville entend maintenir ce stationnement et peut-être l'aménager convenablement dans le futur.