L'immense navire se trouve en effet accosté à quelques centimètres de la berge. Selon les informations recueillies sur place, le bateau serait arrivé à Trois-Rivières il y a plusieurs semaines, en provenance de l'Île-du-Prince-Édouard. Il serait en eaux régionales, le temps de subir des travaux de réfection.
Cela dit, pendant qu'il y baigne, il agirait aussi à titre de salle de réception pour les jeunes et moins jeunes. Notamment en soirée, il semble que le navire soit devenu un endroit prisé.
«Le soir, après 11 heures, on voit qu'il y a pas mal de va-et-vient. Il y a pas mal de jeunes qui s'y retrouvent», a expliqué un agent de sécurité mandaté pour surveiller une autre partie du site en développement, sur lequel se déroulent actuellement des travaux de construction près du centre Borealis.
Or, ces visiteurs ne font pas toujours preuve de civisme, semble-t-il. «On le voit qu'il y a eu du grabuge là-dedans. Ç'a brassé», poursuit le responsable, en notant à quel point il est aisé d'y accéder, puisqu'un chemin en terre battue se faufile jusqu'au bateau.
Ce dernier semble par ailleurs en bien mauvais état. Pour le moment, seuls quelques grillages couvrent le côté de l'embarcation et une porte avec serrure a été installée au bout d'une rampe sur terre menant vers l'entrée de l'immense structure flottante.
«Il n'y a pas eu beaucoup de mouvement depuis deux ou trois mois, raconte Michel Gélinas, un pêcheur habitué de fréquenter les lieux. Mais avant, il y avait des panneaux de bois. Sauf que maintenant, c'est tout ouvert.»
Qui plus est, à ses yeux, la situation pourrait avoir des conséquences fâcheuses. Dans les circonstances, il y a certes une source de danger. «Dans le fond, ce n'est pas un terrain de jeux», tranche-t-il.
Une présence policière accrue
Conséquence directe de cette situation ou encore simple coïncidence? Difficile à dire. Mais il semble que les policiers aient exercé une présence accrue ces derniers temps. C'est du moins ce qu'a remarqué Normand Newburry, dont la cour arrière donne sur les terrains de Trois-Rivières sur Saint-Laurent.
«Ce que j'ai pu constater, c'est qu'il y a une plus grande surveillance. Les policiers peuvent passer deux ou trois fois par nuit, avec leurs grosses lumières pour voir s'il se passe quelque chose», dit-il.
Par ailleurs, à l'entendre, le navire bleu et blanc est pratiquement à l'abandon. «Je prends souvent mes lunettes d'approche et je regarde. Mais on ne voit jamais personne travailler sur le bateau», fait-il remarquer, en critiquant les conséquences esthétiques reliées à la présence du navire.
Pas la première fois
Ces plus récents événements ne sont pas sans rappeler plusieurs épisodes de vandalisme survenus sur le site Trois-Rivières sur Saint-Laurent. Effectivement, la présence de vandales a souvent préoccupé les autorités policières ces derniers mois.
À titre d'exemple, en mars 2009, l'entreprise Maskimo avait fait les frais des malfaiteurs. Plus de 10 000 $ de dommages avaient été causés par des gestes discutables posés sur de la machinerie, entre autres.
Puis en août 2009, les pompiers de Trois-Rivières étaient appelés à intervenir dans le cadre d'un incendie mineur, pour lequel une main criminelle était soupçonnée.
Notons en terminant qu'il a été impossible hier de joindre le maire de Trois-Rivières Yves Lévesque.