Les résultats des Prix du coeur de la publicité dévoilés par le Centre d'intervention budgétaire et sociale (CIBES) de la Mauricie démontrent que les jeunes décernent les fleurs à Nautilus Plus pour sa publicité qui encourage les saines habitudes de vie, alors que le pot revient à l'entreprise de distribution de contenu mobile Jamster. La compagnie américaine est derrière la réclame tonitruante du cellulaire qui devient scanner.
«Au début, je pensais que les jeunes allaient embarquer dans cette publicité-là», avoue l'animatrice de vie spirituelle et d'engagement communautaire à l'école secondaire Val-Mauricie, Nicole Dostaler. «On leur disait de déceler le message du publicitaire», ajoute sa collègue Johanne Shore.
Les deux femmes ont vite été surprises par les commentaires des élèves participants. Mme Dostaler relève d'ailleurs le fait que les jeunes ont parfois fait une lecture tout à fait différente de la leur. Carol-Ann Thifault, une étudiante de secondaire 3 de Val-Mauricie, raconte par exemple qu'elle a vu une manifestation du taxage dans l'annonce de la Banque de Montréal, qui figurait parmi les huit publicités du concours.
«Ça nous fait réaliser que tu peux te faire attraper. Si on te dit que t'es une rock star parce que tu utilises une nouvelle mousse pour les cheveux, c'est pas vraiment vrai», relate Valérie Plourde, une autre élève de secondaire 3. «Faut surtout faire attention. Je suis plus portée à regarder les petits détails de la publicité», continue Carol-Ann Thifault.
Outil pédagogique
Comme le rappelle la responsable régionale du concours, Virginie Rainville, les Prix du Coeur de la publicité visent «à sensibiliser les jeunes à une consommation responsable et à leur montrer qu'ils ont du pouvoir». Car les lauréats des prix Coeur d'or et Coeur de pierre recevront une lettre leur expliquant pourquoi ils ont remporté la récompense.
Les instigateurs du concours ont craint cette année le désengagement du milieu scolaire en raison de la disparition du cours d'économie en secondaire 5 qui l'intégrait depuis ses débuts. Des professeurs de français de cinquième secondaire et des animateurs de vie spirituelle et d'engagement communautaire des écoles de la région ont toutefois repris le flambeau.
Nicole Dostaler et Johanne Shore constatent que le concours est un complément à la sensibilisation qu'elles faisaient déjà par rapport à la publicité et fait un lien avec le cours d'Éthique et culture religieuse, puisqu'il inculque le respect de l'autre au moment de livrer son opinion. De son côté, l'enseignante Chantal Mélançon de l'école secondaire du Rocher l'a combiné aux notions du texte argumentatif. «Ça a été bien accueilli par les élèves», affirme-t-elle.
En Mauricie, sept écoles secondaires et quatre maisons de jeunes ont répondu à l'appel du CIBES pour cette septième édition du concours. Pour visionner les huit publicités qui étaient en lice: www.prixducoeurdelapub.com.