En fin d'après-midi, une quinzaine de policiers sont débarqués au Salon Bleu Nuit, situé au 345 rue Saint-Georges, et ont procédé à l'arrestation de toutes les personnes qui s'y trouvaient. Le présumé tenancier des lieux ainsi que cinq femmes, présumément employées du salon, ont été arrêtés et conduits au poste de police pour y subir un interrogatoire.
Les policiers ont aussi trouvé sur place une certaine quantité de cannabis, une somme d'argent ainsi que des boissons alcoolisées, alors que l'établissement ne possédait pas de permis de la Régie des alcools, des courses et des jeux pour en faire la vente. Aucun client n'était dans le salon au moment de la descente.
L'enquête avait été amorcée il y a quelques mois par la Sécurité publique de Trois-Rivières, à la suite d'informations reçues du public. Par la suite, le dossier a été transféré au Bureau régional d'enquêtes de la Mauricie et du Centre-du-Québec, module crime organisé.
Le Salon Bleu Nuit s'affichait sur son site Internet comme offrant de la «massothérapie pour lui». Les onze hôtesses de l'établissement étaient présentées grâce à une photo où leur visage était caché, et qui démontrait davantage leurs attributs féminins que leurs qualifications en massothérapie...
Par ailleurs, dans les services offerts, on ne se cachait pas pour dire que le salon offrait des massages érotiques. Le salon faisait aussi du recrutement d'hôtesses via son site web, et demandait aux candidates de fournir des informations sur leur expérience, mais aussi sur leur poids, la couleur de leurs yeux et de leurs cheveux, ainsi que sur leur tour de poitrine.
Le Salon Bleu Nuit possédait également une page Facebook, où 82 personnes avaient adhéré au groupe en date d'hier soir.
Les six personnes arrêtées pourraient être relâchées sous promesse de comparaître. Le présumé tenancier pourrait faire face à des accusations de proxénétisme et d'avoir tenu une maison de débauche. Quant aux cinq femmes, elles pourraient être accusées de s'être trouvées dans une maison de débauche.
Ville
Le cas du Salon Bleu avait été suivi de près par la Ville de Trois-Rivières depuis son ouverture, il y a quelques mois. Les services des permis et de l'urbanisme avaient notamment effectué certaines vérifications concernant l'opération du commerce en lien avec le zonage, mais aussi au niveau des permis de construction demandés pour effectuer certains travaux à l'intérieur de l'établissement.
Voisinage
L'opération policière menée hier après-midi a été plutôt discrète, si bien que les commerces avoisinants n'ont pas eu connaissance des arrestations. En fait, les activités qui se déroulaient à l'intérieur du salon ne semblaient pas avoir attiré l'attention des commerçants, qui n'étaient pas au courant qu'une maison de débauche se trouvait là.
Au restaurant Casa Domani, voisin direct de l'établissement, on ignorait la véritable vocation du salon de massage. Mais il semble que l'ouverture de cet établissement n'avait pas causé de commotion chez la clientèle régulière du restaurant. Tout au plus, on avait vu une ou deux employées du salon fumer une cigarette à l'extérieur, mais aucune activité dérangeante n'a été rapportée.
Au restaurant Le Lupin, situé en face, on se réjouissait de la nouvelle, même si on ignorait la vraie vocation du salon.
«On n'avait rien remarqué de spécial, pas de va-et-vient inhabituel. Mais c'est certain que si un commerce illégal se trouvait en face, ça fait notre affaire qu'il soit fermé. Ce sera mieux pour le secteur», croit Maxime Héon, serveur au Lupin.
Ce dernier signale toutefois que la clientèle du restaurant n'avait jamais posé de questions ou fait mention de la présence du salon en face de l'établissement de restauration. Au contraire, il semble que les clients mentionnaient plus souvent la présence du bar de danseuses Le Scrabble, situé à côté.