Alex Lesieur, responsable de la vie étudiante, indique que l'assemblée générale avait voté à plus de 80 % en faveur d'un piquetage devant les portes du pavillon des Sciences.
Le protocole signé entre la direction de l'établissement et l'association étudiante indiquait que les manifestants ne devaient pas bloquer l'accès aux personnes inscrites en formation continue.
«Notre mandat de l'assemblée générale était de bloquer les portes. Une décision du secrétaire général ne peut pas dépasser la force de l'assemblée générale», note M. Lesieur, en affirmant avoir subi une fêlure à une côte lors de la manifestation.
Samuel Yergeau-Stafford, secrétaire général de l'association étudiante, reconnaît qu'il a fait une erreur en signant ce protocole. Mais en même temps, il soutient qu'il a subi de la pression afin de signer ledit document.
«Le piquetage dur a été voté avant la signature du protocole. On a signé le protocole, car il proposait la levée des cours (pour la journée de manifestation)», indique le secrétaire général, en reconnaissant que les étudiants étaient plus nombreux à s'opposer au protocole.
L'association étudiante soutient que ce vote invalide «le protocole signé sous pression, avec dix minutes d'avis». Isabelle Bourque, coordonnatrice des services de communications au cégep, rappelle que le protocole était toujours en vigueur au moment des événements et qu'il a été signé sans pression.
«Au pavillon des Sciences, le protocole n'a pas été respecté. On empêchait des étudiants d'aller à leurs cours. Donc, on a appelé les policiers de Trois-Rivières», indique Mme Bourque.
M. Yergeau-Stafford estime cependant que les étudiants manifestaient de façon pacifique lorsque les policiers sont arrivés au pavillon des Sciences, à la demande de la direction.
«Tous les cégeps présents à Montréal ont fait du piquetage, mais c'est seulement à Trois-Rivières que la direction a fait appel à la police.»
L'AGE réfléchit à la possibilité de déposer une plainte en déontologie contre la police de Trois-Rivières. Selon l'association étudiante, les policiers ont notamment fait preuve d'arrogance et ont usé d'une force excessive dans leur intervention.
À la sécurité publique de Trois-Rivières, on reconnaît le droit à tout citoyen de porter plainte s'il le désire.
Mais Michel Letarte avance que l'intervention a eu lieu dans les circonstances suivantes: des étudiants sont revenus à la charge après avoir été avisés par la police d'aller manifester ailleurs.
«De par leur interprétation, il y a eu force excessive. Mais ça ne se fait pas tout le temps avec des mains gantées! On doit utiliser la force nécessaire parfois. Dans ce cas, ils ont résisté à leur arrestation. On a dû utiliser la force nécessaire pour faire notre travail. On se devait d'intervenir. S'ils étaient entrés dans le cégep et avaient causé du grabuge, on nous aurait reproché de ne pas faire notre travail.»