Gentilly-2: pas question de changer de combustible

Hydro-Québec est sans équivoque : il n'est pas question de modifier le combustible qui approvisionne le réacteur CANDU de la centrale nucléaire Gentilly-2.


Au surplus, la société d'État affirme une fois de plus que les risques d'incident sont minimes et que les mécanismes sont tout à fait prêts à faire face à une situation d'urgence, quoi qu'il arrive.

Voilà l'essentiel de la réaction d'Hydro-Québec, rendue vendredi dernier à la suite d'un débat qui a opposé la Commission canadienne de sécurité nucléaire (CCSN) et les militants contre le nucléaire au sujet d'un rapport, la semaine dernière.



On évoquait alors les risques d'emballement, entre autres du réacteur utilisé au sein des installations de Gentilly-2, dans une forme similaire à ce qui a frappé Tchernobyl il y a près de 25 ans.

«Pour nous, ce dossier-là n'est pas nouveau. Et on était au fait que ce rapport-là existait, puisque nous y avons collaboré, a répondu une porte-parole, Marie-Élaine Devault, en citant le document de la CCSN. Mais, ce que je peux vous dire, c'est que l'industrie s'est conformée aux directives de la Commission.»

Des tests plus pointus

Selon les documents, qui ont été publiés par l'ex-journaliste au quotidien Le Devoir Gilles Provost, le réacteur CANDU pourrait s'emballer si un incident survenait ou encore si la centrale était victime d'un attentat terroriste.



Cela s'expliquerait par le fort taux de réactivité de l'uranium naturel, utilisé pour le fonctionnement du CANDU de Gentilly-2.

Devant ce constat, les producteurs d'énergie nucléaire ont planché sur deux scénarios, afin de répondre aux inquiétudes de la Commission. Le statut quo a été privilégié.

«On a soumis deux hypothèses, soit conserver le combustible actuel tout en présentant un plan de travail et en approfondissant les test ou encore le nouveau combustible. On a préféré la première option», poursuit Marie-Élaine Devault.

Conséquemment, Hydro-Québec rejette tous les arguments avancés par les militants et écologistes, notamment de Green Peace, qui soutiennent que les risques sont réels et que les systèmes d'arrêt des réacteurs n'ont toujours pas fait leurs preuves.

«On exploite la centrale depuis 25 ans et s'il y avait eu quelque chose, on aurait arrêté», fait valoir la porte-parole de la société d'État.

«Les mécanismes sont là et ils subissent des tests régulièrement. Il n'y a pas matière à s'inquiéter, l'opération est sécuritaire depuis l'ouverture de Gentilly-2», relance-t-elle ensuite.