Selon le président démissionnaire, André Aubert, les bureaux de Célébrations Canada, qui se chargeaient d'assurer le financement des fêtes jusqu'à l'an dernier, ont récemment été fermés à Montréal.
Du même coup, les comités intéressés à organiser des fêtes pour le 1er juillet doivent maintenant présenter une nouvelle demande de financement auprès de Patrimoine Canada.
Toutefois, ces demandes doivent parvenir au ministère avant le 28 février, et le délai de réponse pourrait aller jusqu'au mois de mai, tant pour l'acceptation de la demande que pour le montant qui serait alloué.
«Ça nous laisserait que quelques semaines pour tout organiser. C'est un délai beaucoup trop court pour qu'on puisse espérer avoir une programmation intéressante. Il faut s'y prendre avant», signale M. Aubert.
Ce dernier a du même coup compris que les enveloppes réservées aux célébrations de la Fête du Canada seraient passablement amputées pour les villes du Québec. Dans les circonstances, M. Aubert a choisi, à contrecoeur, de démissionner.
«Ça faisait huit ans que je m'en occupait. Nous avions un très beau partenariat avec le Festivoix et je crois que nos fêtes plaisaient à tous. On fait ça bénévolement et on donne beaucoup de temps, alors c'est certain que ça me fait beaucoup de peine», confie M. Aubert, qui dit ne pas comprendre encore aujourd'hui la décision du gouvernement canadien.
Patrimoine Canada
Jointe hier, la directrice des communications au cabinet du ministre James Moore, Deirdra McCracken, a expliqué que la décision de fermer les bureaux de Célébrations Canada à Montréal visait à changer la manière de faire «pour une organisation plus équitable et plus efficace à travers le Canada».
«Nous avons apporté des changements à cette manière de faire qui était en place depuis des années, sous le gouvernement libéral. Nous avons changé pour qu'il n'y ait plus de comités responsables dans chaque province, mais que ce soit plutôt les villes, les municipalités ou les organismes locaux qui prennent en charge l'organisation des fêtes», explique Deirdra McCracken.
Cependant, Mme McCracken nie que le budget au Québec ait été amputé de 50 %, comme le laissait entendre certains organisateurs. Elle affirme plutôt que «l'an dernier, 58 % de l'enveloppe totale réservée à la Fête du Canada allait au Québec. Nous avons donc voulu rééquilibrer la répartition des budgets de manière équitable dans chaque province».
Ces chiffres sont toutefois contredits par la députée de Trois-Rivières, Paule Brunelle.
«En avril 2009, ce que nous avions comme information, c'était que l'enveloppe pour le Québec représentait plutôt 85 % de l'enveloppe globale pour tout le Canada. À ce niveau-là, c'est pratiquement de la propagande. Mais ce qui me désole, c'est que ce sont encore une fois nos artistes qui vont écoper. Personnellement, je ne fêtais pas le 1er juillet, mais les subventions octroyées permettaient au moins à nos artistes de travailler un peu. À ce compte-là, plutôt que de faire des coupures pour faire des coupures, pourquoi ne pas redonner cet argent à nos artistes», se demande Mme Brunelle.
Le FestiVoix présentera un projet
Au FestiVoix de Trois-Rivières, la décision du comité organisateur de la Fête du Canada a été accueillie avec déception, alors que cette fête occupait toujours une place centrale dans la programmation de l'événement. Le directeur général Stéphane Boileau s'est notamment dit peiné pour tous les bénévoles qui donnaient beaucoup de temps à l'organisation de la Fête du Canada à chaque année. Par contre, le FestiVoix présentera tout de même une programmation complète dans le cadre de la journée du 1er juillet.
«Au niveau de la programmation, c'est nous qui nous chargions d'engager les artistes pour la grande scène et nous allons continuer de le faire. Le comité organisateur se chargeait de tout ce qu'il y avait autour, comme la fête familiale et le feu d'artifice», précise Stéphane Boileau, directeur général du Festivoix.
Ainsi, le FestiVoix présentera tout de même un dossier à Patrimoine Canada pour la journée du 1er juillet, mais poursuit sa programmation d'ici là comme si la journée du 1er juillet en était une comme les autres.
«Ce qui est certain, c'est qu'il n'y aura pas de feu d'artifice. Notre projet présenté à Patrimoine Canada n'en contient pas. Si nous obtenons une réponse positive de Patrimoine Canada, ce sera une journée aux couleurs du Canada. Sinon, ce sera une journée aux couleurs du Festivoix», lance Stéphane Boileau.
On se souviendra que l'an dernier, les deux artistes présents lors de la Fête du Canada, Ariane Moffatt et Daniel Bélanger, avaient créé une certaine controverse en se présentant sur scène et en affirmant ne pas vouloir fêter le Canada. «Je suis ici pour le FestiVoix, et rien d'autre», avait notamment déclaré Daniel Bélanger.
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