Après le frère André, le père Frédéric?

Cette toile exposée à la Crypte du père Frédéric, rue Saint-Maurice à Trois-Rivières, et que nous montre Lily Haydock, du musée, témoigne de l'amitié et de l'admiration mutuelle que se portaient le frère André et le père Frédéric.

L'annonce de la canonisation du frère André le 17 octobre prochain a ravivé les espoirs de ceux qui soutiennent la cause du bienheureux père Frédéric en Mauricie. Et pour cause, les deux religieux se connaissaient bien, se visitaient et se soutenaient dans leur projet respectif.


Une double canonisation, même à plusieurs années d'intervalle, représenterait un couronnement merveilleux de la vie de ces deux hommes d'exception, dont un a oeuvré de nombreuses années en Mauricie.

Joint à Montréal où il poursuit une convalescence, le père Gentil Turcotte o.f.m, vice-postulateur, ne se gêne pas maintenant pour demander au frère André un petit coup de pouce pour son collègue franciscain.



«Nous continuons d'avoir des témoignages de guérisons extraordinaires obtenues du père Frédéric et j'envoie des documents à nos postulateurs généraux à Rome. Ils consultent les médecins de Rome et nous disent par la suite si ces guérisons sont acceptées ou non (comme miraculeuses). C'est très difficile actuellement pour les médecins d'accepter que la guérison s'est produite de façon tout à fait inexplicable, car aujourd'hui, nous avons des médicaments très forts. Alors on se dit que c'est peut-être à cause des médicaments. C'est difficile. Cela dit, le dossier du père Frédéric est toujours actif à Rome. Mais ce qui nous manque c'est toujours un miracle éclatant comme le frère André vient de le faire. On ne le connaît pas encore, mais il semble que ce soit un très grand miracle.»

Le père Turcotte aime bien rappeler les liens étroits qui unissaient ces deux religieux qui, déjà de leur vivant, faisaient l'objet d'une véritable adoration de leurs contemporains.

«Le père Frédéric a toujours encouragé et soutenu le frère André dans son grand projet d'oratoire, rappelle-t-il. Tous les deux rivalisaient de sainteté. Quand le père Frédéric allait à Montréal, le frère André allait servir sa messe. Ils étaient très proches. On m'a dit que le frère André a visité quatre ou cinq fois le père Frédéric malade, juste avant sa mort, alors qu'il était hospitalisé à l'infirmerie des franciscains à Rosemont.»

Une autre source a aussi confié au Nouvelliste que lors de l'ouverture de la tombe du père Frédéric, dans le cadre du processus de canonisation, on a retrouvé aux côtés de son corps une médaille de Saint-Joseph, cadeau du frère André.



Le père Turcotte demande aux gens qui croient toujours en la cause du père Frédéric de redoubler de ferveur religieuse et de prier pour sa canonisation.

«C'est certain qu'un jour, un miracle se produira», assure avec beaucoup de conviction le franciscain.

Ce dernier rappelle un peu à la blague, que lorsqu'il est allé à Rome la dernière fois, parler de la cause du père Frédéric à des représentants de la Congrégation des saints, on lui a répondu: «Écoutez, quand le père Frédéric voudra être canonisé, il fera son miracle.»

«Mais dans mes prières je demande aussi un coup de pouce au frère André, maintenant qu'il est devenu un saint», conclut-il.