Françoise David de passage à Trois-Rivières

La co-chef de Québec solidaire était de passage à Trois-Rivières, hier, dans le cadre d'une tournée provinciale pré-budgétaire. Elle montre ici des cartes postales de sensibilisation qu'elle a distribuées sur la rue.

«Quand on sait qu'il y a plus de 500 ménages sur une liste d'attente de logements sociaux à Trois-Rivières et qu'un projet de cette envergure ne prévoit aucun logement social, je trouve ça scandaleux, et je pèse mes mots.»


C'est le commentaire pour le moins mordant que faisait Françoise David de Québec solidaire, de passage, hier, à Trois-Rivières dans le cadre d'une tournée provinciale pré-budgétaire afin de soumettre des solutions de rechange aux hausses de tarifs annoncées à l'occasion du prochain budget du Québec.

Mme David venait de faire la visite du site Trois-Rivières sur Saint-Laurent afin de bien comprendre le projet du maire Yves Lévesque. Sa conclusion était à l'effet qu'il y avait là «quelque chose qui n'a pas de bon sens».



La co-chef de Québec solidaire rappelle que certaines villes du Québec viennent de décréter que pour chaque projet de développement immobilier, il devrait y avoir entre 25 à 30 % de logements sociaux.

«C'est le cas dans ma ville natale et mon quartier et je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait être comme cela ici. Qu'il y ait des condos et du logement familial, je veux bien, mais avec tous ces ménages en attente, il devrait aussi y avoir plusieurs dizaines de logements sociaux construits. C'est là qu'est l'avenir. Je ne comprends pas qu'une municipalité qui est propriétaire du terrain et qui peut décider de ce qu'elle veut en faire ne laisse pas de place pour du logement social. Ça m'apparaît inconcevable.»

Courage politique

Cette journée de visite à Trois-Rivières de Mme David s'insère dans la campagne nationale couragepolitique.org de Québec solidaire.



«Il faut avoir du courage politique et c'est à leur tour de se serrer la ceinture», a lancé Mme David en faisant allusion à l'annonce faite par Québec de dégraisser les services publics alors que le ministre Bachand prévoit de son côté des hausses de tarifs.

«Nous, on dit que du gras dans les services publics, il n'y en a plus. Par contre, il y a de l'argent à aller chercher pour le gouvernement du Québec et qui rapporterait 5 milliards $ additionnels d'argent neuf.»

Mme David fait allusion aux redevances non payées par les compagnies minières et qui sont dues au gouvernement du Québec depuis 5 ans, à une possible imposition de redevances sur l'eau utilisée par les compagnies minières et manufacturières, à la non abolition de la taxe sur les gains en capital, à un palier d'imposition supplémentaire aux contribuables qui gagnent plus de 115 000 $ par année et à la réduction de l'aide fiscale aux grandes entreprises.

«Tout cela, sans toucher aux gens pauvres, ni à la classe moyenne, ni aux PME», insiste-t-elle. À ceux qui pourraient répliquer que cela rendrait le Québec moins compétitif, Françoise David cite Bernard Landry, qui présentait le Québec comme un paradis pour investisseurs.

«Mais il ne faut pas pour autant prendre les Québécois pour des valises», prévient-elle.

Québec solidaire propose aussi sur son site Internet un questionnaire qui se veut la réplique à celui du ministre Raymond Bachand, dont les questions seraient très orientées, selon Mme David.



«C'est sûr que si on demande aux gens s'ils sont d'accord pour qu'on augmente les impôts, sachant que ce ne serait pas bon pour la croissance économique, évidemment qu'ils vont dire non. Les gens de la classe moyenne ne veulent pas voir augmenter leurs impôts et on est d'accord avec la classe moyenne.»

C'est pourquoi Québec solidaire demande aux gens s'ils connaissent les autres alternatives. Les réponses à ce questionnaire seront connues le 23 mars à Québec, à la fin de la campagne nationale.

Mme David passait la journée à Trois-Rivières et devait rencontrer les étudiants de l'UQTR, de même que plusieurs groupes communautaires du quartier Sainte-Cécile, dont les responsables de la Maison de la solidarité, qu'elle a pris le temps de visiter. C'était aussi une occasion pour rencontrer les militants locaux.