Redéfinir le mot confiance avec Mira

En offrant des descentes en chaise adaptée, Mira voulait faire connaître le service de chien d'assistance pour personnes souffrant d'un handicap physique.

Liette Caron a appris à redéfinir le mot confiance, samedi, en participant à la journée «dans le noir» organisée par la Fondation Mira, au centre de ski Mont-Carmel.


Les yeux complètement voilés, la dame a dévalé les pentes, seule aux côtés d'un guide responsable de lui dicter la direction à emprunter, un virage à la fois.

Au bas des pistes, c'est plutôt un chien qui l'attendait, pour lui faire ressentir l'instant d'un moment ce avec quoi doit composer un non-voyant, au quotidien.



«C'était vraiment quelque chose, racontait la dame au terme de l'expérience. J'ai fait le ski aussi, mais le chien-guide, c'était stressant. On comprend un peu mieux ce que c'est. C'est indescriptible. Et on comprend aussi que ça prend beaucoup de confiance.»

C'est exactement le sentiment que souhaitaient susciter les organisateurs de cet événement. La sensibilisation est une question qui demeure d'actualité chez Mira.

«Notre premier objectif, c'est de faire prendre conscience aux gens du rôle que joue Mira. Et les gens sont très sensibilisés par des activités comme celles-ci, surtout quand on leur met le bandeau sur les yeux», explique Rachel Lunardi, directrice du développement.

Cela dit, aucune activité, quelle que soit sa nature, ne pourra faire saisir l'ampleur d'une vie sans la vue, selon Roger Roussy, qui supervise l'évolution de quelques-uns des 300 chiens entraînés annuellement par la Fondation Mira.



«C'est très loin de la réalité, lance l'évaluateur. Les gens ont parfois l'impression que le chien-guide, c'est l'instrument miracle. Mais la démarche d'un non-voyant est beaucoup plus difficile que ça (...) Vivre dans un monde de voyants quand on ne l'est pas, ce n'est pas évident.»

Un aspect méconnu

En offrant aux skieurs et planchistes sur place des descentes en chaise adaptée pour les personnes aux prises avec un handicap physique, Mira a aussi profité de la journée de samedi pour mettre de l'avant un autre aspect de la Fondation: le chien d'assistance. Un service fort utile pour les gens à mobilité réduite, mais qui demeure méconnu aux yeux du grand public.

«Pourtant, ça fait depuis 1992 que ça existe, mais on dirait que les gens l'oublient», explique Rachel Lunardi.

Camille Comtois et Annie Corbeil, elles, ne l'oublieront pas de sitôt. Au terme de leur descente, tant la mère que la fille disaient avoir vécu toute une sensation.

«C'est là qu'on se rend compte à quel point on est privilégié. Nous, on est sur nos deux jambes», confiait Mme Corbeil.



Notons en terminant que ces activités, qui se terminaient par un souper en soirée réunissant près de 300 invités, avaient aussi pour but d'amasser des fonds. Résultat: quelque 5000­$ auraient été récoltés, samedi.