Selon lui, le ministère de la Justice et le Barreau du Québec devraient accorder un statut légal aux procureurs indépendants qui participent aux enquêtes sur disparition, tout en protégeant leur liberté et leur indépendance.
Il dit souhaiter que leur rôle soit désormais bien défini afin de prévenir les empiétements avec le travail des autorités et surtout que ces procureurs indépendants puissent disposer d'un budget et de ressources humaines suffisantes.
Dans le cas de la disparition de Cédrika Provencher, pas moins d'une centaine de personnes ont collaboré avec Me Bertrand pour recueillir des informations.
Le rapport de Me Bertrand met également en lumière la nécessité de créer une division administrative de la Sûreté du Québec, dont la responsabilité serait de recevoir et colliger toutes les informations portant sur la disparition ou l'enlèvement d'un enfant, peu importe où sont survenus les événements.
Toutefois, chaque corps policier conserverait sa compétence pour enquêter sur ces disparitions.
Guy Bertrand recommande aussi que chaque corps policier soit contraint de dévoiler toutes les informations pertinentes à cette nouvelle division et qu'une formation spéciale et continue soit donnée à tous les enquêteurs de chacun des corps policiers du Québec qui travailleront sur les dossiers de disparition.
Qui plus est, Me Bertrand estime que les critères de l'alerte AMBER, déclenchée lorsque les policiers ont des raisons suffisantes de croire qu'une personne mineure a été enlevée, doivent être revus et assouplis pour qu'elle soit activée plus rapidement.
D'autre part, il suggère une mobilisation du milieu de l'éducation et des parents afin de sensibiliser les enfants aux règles de sécurité et aux phénomènes des enlèvements, notamment par des enseignements renouvelés et l'utilisation d'une vidéo qui serait conçue à cet effet.
Me Bertrand demande enfin aux parents victimes de l'enlèvement de leur enfant de faire appel le plus vite possible à un procureur indépendant afin de maximiser la qualité des renseignements recueillis mais aussi de faire confiance aux policiers.
En ce sens, même si les policiers font souvent l'objet de griefs de la part de la population (impression de déranger, de ne pas être pris au sérieux, de ne pas avoir de suivi, etc.) Me Bertrand rappelle qu'ils sont liés par un engagement de confidentialité et de non-divulgation.
Il recommande d'ailleurs aux policiers qui travaillent sur ce genre de dossiers d'expliquer aux informateurs pourquoi ils ne peuvent les informer sur leurs méthodes de travail et leur donner les résultats de leurs enquêtes.
Notons que son rapport a notamment été envoyé au premier ministre Jean Charest, au Barreau du Québec, au ministère de la Sécurité publique et à la Sûreté du Québec.